Très en colère par Ka ko

Je viens de lire le réponse de Mr Taquet suite à notre demande de le rencontrer pour défendre une fois de plus notre travail.
Je suis outrée, écœurée, en colère de voir le culot et le mépris envers NOUS professionnels de la petite enfance manifesté par Mr Taquet qui ne reconnaît pas la légitimité de nos propos. En effet, à ses yeux, le collectif pas de bébés à la consigne à des contours incertains bref notre parole n’est ni reconnue ni légitime .
Pourquoi en effet écouter et tenir compte du vécu des recommandations professionnels de terrain ??
Ne serait ce pas parce que notre collectif ne se revendique d’aucun parti politique????

Et que dire alors pour expliquer le fait qu’il ne tient pas compte des recommandations livrées dans le rapport des 1000 jours, rapport demandé par le président écrit par des professionnels RECONNUS EUX par Mr Taquet et supervisé par le professeur Cyrulnik ????

Autre chose, en informant les parents que l’une des réformes autorise n’importe quelle personne auprès des enfants puisse donner des médicaments y compris des APPRENTIS, ceux ci ne sont pas d’accord! Y a-t-il eu un audit auprès de ces parents ? bien sûr que non !

Apprentis qui en formation se verront compris dans les effectifs ….remplaçants alors les professionnels en vacances… En arrêt….en formation…alors qu’ils n’auront aucun diplôme….

Je me retrouve hors de moi, pleurant presque de rage devant cette hypocrisie !
Cette réponse politiquement incorrecte que je considère comme méprisante à notre égard nous qui nous battons pour le bien être des enfants et des familles accueillies depuis TOUTES ces années.

Je suis lassée, fatiguée, exténuée de me battre pour mon travail qui se trouve bafoué une fois de plus par des politiciens qui ne savent pas de quoi ilS parleNT et qui EUX ne sont nullement professionnels de la petite enfance

Je rends les armes au bout de 27 ans de bons et loyaux services

ICI GIT MA MOTIVATION D’ ÉDUCATRICE DE JEUNES ENFANTS J’AI DAUTRES COMBATS À MENER

Demande de remboursement par Contribuable

Gaspillage d’argent public !
Rapport, commission, séminaire premiers pas, Unicef, OCDE….et bien d’autres papiers …ils répètent inlassablement le même message :

  • Le besoin de qualité dans les interactions enfant adulte !
  • Entre adultes qui les accueillent et avec les parents !
  • Du temps pour organiser, échanger pour bien accompagner l’enfant sa famille !

Doublon et double doublon, l’administratif déconnecté du terrain, on paye le silence des experts, on méprise les personnes, pour passer un décret qui dégrade de qui déjà dégradé ! Pour faire gagner de l’argent à certains ! ceux qui ne mettront jamais leurs enfants dans un mode d’accueil ! Sachez leur dire non !
Soyez créatifs ! Réformez l’appareil de l’état pourque l’on voit enfin une politique de la petite enfance rester indépendante du changement de gouvernements ayant pour seule stratégie, une vision à long terme afin d’améliorer la qualité de vie des personnes et de réduire les inégalités.
Osez le vrai développement durable !
Osez la bonne réforme !
Une réforme qui changera la vie des enfants, des parents et des professionnels !
Une réforme qui changera la société !

est-ce qu’il reste un espoir ? par vert dodu

Histoire d’un vieux con,
En 2004, j’arrive sur cette ville, l’élue me reçoit (une dame cette élue en commission, elle offre les sandwichs, derrière son air de bourgeoise, une militante), m’installe dans son bureau, me parle de la ville et me fait prendre conscience de l’endroit où je viens d’arriver un an plus tôt en tant qu’habitant et usager. Me voilà aujourd’hui « agent de la ville », elle m’offre un livre qui retrace l’histoire de notre ville… Je suis fier et heureux, je me sens bien avec une pression positive sur les épaules. 33 ans et une envie folle d’ouvrir ce multi accueil que l’on vient de me confier. Quelques mois auparavant, je suis reçu suite à une candidature spontanée par S. du service petite enfance :

  • vous avez déjà dirigé une crèche ?
  • non
  • vous savez ce qu’est un multi accueil ?
  • non
  • vous savez quel projet vous voulez mettre en place ?
  • non…je veux juste participer au recrutement et faire ça avec les collègues
  • Bon Ok, on vous prend !
    Une erreur administrative, une méconnaissance de leur part fait que je débute le 2 janvier 2004….le multi accueil ouvrira en aout 2004. Le service assume son erreur, ne me balade pas de crèche en crèche, me laisse libre de construire le projet, de recruter, d’aller à la rencontre de projets similaires dans notre département et ailleurs. Je suis soutenu, porté. Je fais une bourde : ce n’est pas grave on me reçoit, on m’explique et on me soutient.
    La petite enfance fait alors partie de la direction de l’enfance, de la petite enfance et de la jeunesse. Une famille qui se réunit au moins une fois par an autour d’un barbecue et d’une soirée dansante. N., D. et P. ne me connaissent pas, mais me prennent dans leur bras, me font danser…je suis accueilli, je compte pour elles, je compte pour la ville, je prends ma place doucement. Je sais où je suis.

Le service s’étoffe, normal les besoins des familles sont colossaux et l’idée de devenir une direction fait son chemin……début de la fin. Réorganisation à gogo, bras armés installés…ça va faire mal.
2009, première salve d’agression. En réunion de direction, la « responsable » m’insulte (juste parce qu’avec une collègue nous avions demandé si les budgets « culture » sucrés pour les relais en 2008 seraient remis en place en 2009) …dans l’assistance aucune réaction : la stupeur peut être, la lâcheté sans doute. Je comprends ce jour-là ce que va devenir la petite enfance…la famille éclate. Je sors, je fonce dans le bureau de la grande chef…aucune suite ne sera donnée.
Mes congés parentaux qui découpent mon parcours me recentrent, me redonnent espoir et envie de revenir pour partager avec les familles, les enfants, mon équipe.
2010, la direction voit le jour. C’était censé apporter stabilité, sens du travail, définition de valeurs communes, comme si avant tout ça n’existait pas.
Sauf qu’avant ces valeurs nous les vivions, nous ne faisions pas qu’en parler pour faire semblant.
Depuis cette création, la violence ne cesse de grandir, de manière insidieuse, doucement mais sûrement.
2011, une nouvelle aventure écrite dans un autre multi accueil, replié sur nous-mêmes pour bien faire notre travail. Mon idée permanente, protéger mon équipe pour qu’elle assure ses missions en toute sérénité. Cela épuise de prendre des coups.
10 années viennent de passer, la violence institutionnelle monte en puissance entre caresses dans le dos et injonctions paradoxales.
Feuilles de route de 2021 : communication, soutien managérial et optimisation ! Quel programme !
Depuis 2016, un projet me tient debout, celui de faire une MAM. Le service public va mal (je ne me bas même plus pour lui – honte à moi j’ai quand même un père syndicaliste bordel), la petite enfance est partie en sucette depuis bien longtemps (2008/2009 avec la directive service dite Bolkenstein). La MAM, alors que j’y étais opposé en 2009, devient pour moi et beaucoup de pros de la petite enfance, un moyen qui va permettre de travailler en respectant des valeurs avec l’idée de travailler de manière horizontale dans une belle anarchie qui ne peut qu’être positive pour le public accueilli.
Un projet pour revivre, reprendre la main, ne s’occuper que des enfants et de leur famille. Travailler avec et pas contre, être choisi pour un projet. Sortir des chiffres et vivre le bonheur d’une nouvelle rencontre.
Il reste un espoir… mais faut être fort pour y croire !

Nous travaillons avec des êtres humains et non des machines non à la rentabilité par Lili

J’ai travaillé dans une crèche privée où le nombre d’enfants n’a fait que d’augmenter. C’était la priorité principale de ma directrice. Nous devions être multitâches constamment comme par exemple s’occuper du linge, nettoyer le réfectoire et j’en passe.. Cette crèche était devenue une vraie garderie. Entre midi et deux, les enfants erraient dans le couloir car la directrice voulait à tout prix que le ménage soit fait dans les salles de vie des enfants ! Une honte qu’on fasse passer le ménage avant le bien être des enfants !
Je suis éducatrice de jeunes enfants et je suis triste de voir comment le milieu de la petite enfance évolue ! J’aspire à plus d humanité de la part de nos dirigeants ! Un enfant a besoin de grandir dans un environnement respectueux de sa personne et non dans un environnement où règne la rentabilité et le sur ménage des professionnels!

Je suis celle qui pleure une fois qu’ils sont tous endormis par AP-en-Détresse

Auxiliaire de puériculture en crèche municipale depuis 10 ans, j’ai commencé ce métier par vocation, avec toute la bienveillance qui me caractérise, avec toutes les compétences requises, et aujourd’hui je suis celle qui pleure dans la chambre une fois qu’ils sont tous endormis. Je suis celle qui se sent seule et démunie face à un groupe d’enfants trop nombreux. Je suis celle qui devient méchante en leur hurlant dessus. Je suis angoissée, je me sens oppressée.
Aujourd’hui j’en viens à détester ce métier que j’adorais tant.
Actuellement en multi-sections, nous sommes tous réunis, des bébés jusqu’aux plus grands, dans la même pièce de jeux.
La politique du trop plein est bien mise en place, les lits ne doivent jamais être vides, on rajoute même des matelas au sol, quitte à encombrer les chambres, tant pis.
Tant pis pour l’évacuation en cas d’incendie, on marchera sur certains pour en sauver d’autres.
Tant pis si tout le monde est entassé aussi dans le coin repas.
Tant pis pour ces enfants de plus en plus énervés et tant pis pour les tout petits bébés qui doivent faire avec tout ce bruit.
Heureusement, le jardin est grand… quand il ne pleut pas.
Heureusement, les parents restent confiants, même si quelques remarques sont lâchées parfois…  » Ils sont plus nombreux que d’habitudes aujourd’hui, non ?  » ;  » Comment ça se passe pour mon petit garçon dans la journée ? Car quand je l’amène je trouve que certains autres enfants sont oppressants « .
Mais bien souvent les parents ne se rendent pas compte que lorsque mes collègues sont absentes, elles sont trop rarement remplacées et qu’on en vient même à culpabiliser quand on pose un congé.
J’avais beaucoup d’espoir que les choses s’arrangent en lisant le rapport des 1000 premiers jours. Je pensais naïvement qu’on allait prendre soin de la petite enfance…

Quelle déception.

Epuisement des équipes – observation d’une eje par MAO

Je me demande comment on peut avancer avec les protocoles changeant très régulièrement dus aux conditions sanitaires.
En effet, après avoir réussi à faire évoluer notre métier d’EJE et avoir une place pour le social dans les établissements, nous voilà revenu aux temps hygiénistes des années 60. Je me demande vraiment comment notre poste va évoluer : nous remplaçons dans les salles quand il manque du monde, nous n’animons plus de réunions, nous n’avons plus de journées pédagogiques pour motiver les équipes ou garder un sens au projet pédagogique et encore moins de réseaux. Tout le monde est épuisé et on nous demande toujours plus en ayant pas plus de monde : plus de nettoyage de jeux, rotation des espaces mais en ayant nettoyer les salles, pas de mélange de groupe, accueil des familles à la porte donc mouvement de la professionnelle dans la salle pour les enfants donc la sécurité affective on oublie. Il faut repenser notre façon de travailler mais sans y réfléchir ensemble (logique). La maltraitance institutionnelle est présente tous les jours alors que j’ai choisi ce métier par conviction (reconversion professionnelle pour éviter d’être rattraper par le financier) pour l’enfance, la psychologie, respecter les rythmes de l’enfant et son évolution, lui donner les armes pour se construire de façon épanouie et l’estime de soi et la confiance en lui… Une reconversion professionnelle qui en ce moment me pose question sur notre reconnaissance sur le terrain par notre société actuelle « la société de demain n’est il pas dans les mains des enfants? » Mais nous sommes toujours rattrapé par le financier. Quel gâchis.

La grève des bébés par MARITCHE

24 ans de pratique d’un métier « passion » auprès des jeunes enfants en équipes avec les parents…
Au fil des années, des conditions d’accueil et, de fait de travail qui….déclinent…
Pour les structures collectives, décrets et choix de financements ont progressivement plongé notre corps professionnel dans le cycle oppressant et déshumanisant de la marchandisation, multipliant les statuts des lieux d’accueil collectif des jeunes enfants…déroulant le tapis des inégalités
Et que dire des assistantes maternelles qui en cette période de COVID ont vu leur capacité d’accueil passer de 4 à 6 enfants accueillis !
Alors, que d’effroi en lisant ce qui se prépare : Rapport TAQUET, Ecole de la Confiance de Mr BLANQUER…
Que l’on nous explique sur quelles connaissances de l’enfant, quels fondements bienveillants s’ancrent ces projets…ça suffit…
Parole aux premiers concernés :

La Grève des Bébés

Aujourd’hui, jour de colère
Nous ! Bébés ! Nous mettons en grève !
Ensemble, nous allons crier, rouler des larmes à l’unisson
Qui coulent dès lors pour lever l’ancre
Sur vos écrits de déraison.

Nous sommes épris de besoins simples,
Avides d’espaces et d’attentions
Que vos choix choquent
Effroyables
Paradoxes de souffrances
ANORMAL
Vers votre organisation sociétale.
Revendiquons
Et sans frontière
Les droits égaux des enfants
A grandir de nous-mêmes vers les autres
Dans le respect de nos richesses fondamentalement différentes
Mettant alors le collectif
En chemin d’un trésor absolu
Alertons
Dans le temps
Des dangers d’une éducation
Didactique,
Captive,
Idéologique,
Et calée sur l’arithmétique de budgets bien trop mal ficelés.

Et sur les routes bitumées
Où vous nous emmenez rouler :
Qui sauront prendre de la vitesse et fonceront les yeux fermés,
Auront les poches pleines de monnaies.
Quant viendra l’âge de penser l’encre
Dans les EHPAD vous serez
Il est des chances assurées
Qu’ils ne vous entendent pas pleurer.

MARITCHE

Du rêve au cauchemar par Au secours

Après quelques années d’exercice en tant qu’EJE en continuité de direction dans une association, j’ai accepté un poste de directrice de trois micros crèches dans un grand groupe. Malgré toutes les mises en garde qu’on avait pu me faire, j’ai voulu tenter l’expérience. Des rêves plein la tête, la découverte de la réalité m’a fait mal. Toutes mes équipes en turnover, des arrêts maladies en veux-tu en voilà. Je devais remplacer sur le terrain les professionnelles absentes (coucou bouche trou) et gérais l’administratif en même temps, forfait cadre donc semaine de 55 heures (ben oui c’est la fête pour 1650 net je peux bien le faire non?), une responsable opérationnelle qui me demandait d’embaucher des professionnelles sans expérience professionnelle de terrain et qui sortaient de l’école (cap petite enfance par correspondance) et bien sûr, le remplissage! Pas de budget, pas de matériel, la misère. Je ne jette pas la pierre aux professionnelles qui constituaient mes équipes, la plupart étaient à bout, en burn-out. Je n’ai même pas fini ma période d’essai et j’ai mis fin à ce délire sans quoi c’est moi qui aurait tourné folle. Peu de temps après, j’ai appris que la directrice précédente était partie pour les mêmes raisons…

Le soin est 1 humanisme par Tio

Éducatrice de jeunes enfants depuis 10ans , expériences en EAJE puis par passion et volonté de transmettre je me dirige vers la formation de futurs pro de la petite enfance. Je publie quelques articles de réflexion pour une revue célèbre dans notre milieu. Passionnée, investie dès le début de ma formation, je constate un écart important entre théorie et pratique, entre formation initiale de professionnels devant coopérer mais ayant du mal à comprendre les missions de chacun. J’observe un manque d’harmonisation entre contenus de formation et qualifications des professionnels des équipes; pas assez d’EJE dans les structures, un manque de reconnaissance pour les pros de terrain, pas de temps suffisant d’élaboration des pratiques…
Des conditions d accueil ne permettant pas un accueil de qualité, usant et frustrant les pro, même les divisant. D’expériences en expériences, je constate un malaise incroyable dans ce milieu où chacun s’oriente pourtant dans un soucis de bienvenue envers jeunes enfants et familles.
De là, des questionnements sur la finalité de mes actions en tant que formatrice et praticienne.
Comment former de futurs EJE à motiver les pros de l’équipe a l’observation fine du jeune enfant afin d adapter ses proposition éducatives individualisées, au soucis du détail, à la bientraitance, à l accueil d enfants porteurs de handicap?
Comment impulser des pratiques d’empowerment et de réflexion professionnelles lorsque l’espace nécessaires à la pensée n’existe pas? Où est-ce si difficile à inclure dans les plannings ?
A l’instar de Cynthia Fleury, le soin est 1 humanisme.
Comment tenir compte de cette conception fondamentale dans les miettes de conditions d’accueil actuelles?
Cela fait 10 ans que je me suis investie dans ce milieu par passion et partout où j ai travaillé la rentabilité est subie par les pros. Partout ce mal-être ambiant qui s observe dans les corps et le psychisme même des professionnels de la petite enfance pourtant porteurs de bonnes volontés. Alors, aujourd’hui, j’ai même envisagé de changer de métier alors que ces une véritable passion. Oui, j aimerai parfois faire autre chose car je n’en peux plus d’aller à l’encontre de mes convictions. De voir ces professionnels usés, fatigués, désabusés. Et ces enfants, cette période de leur vie si importante et si peu considérée au pays des lumières… Et ces familles qui ne se doutent peut-être pas de ce qui se joue lorsqu’elles partent travailler… Je passe les dysfonctionnements inimaginables que j ai vécu dans un service public. Il y a un abaissement flagrant de qualité d’accueil et de moyens donnés aux pro pour des missions de plus en plus complexes. Le pire a été pour moi le silence et la capacité d’encaisser de tous ces pros résignés, tentant chacun dans leur domaine de se raccrocher à ce qu’il peut, offrir de la bienveillance aux enfants et leur famille. Moi je n ai pas réussi. Je suis actuellement en arrêt de travail pour épuisement professionnel.
Trop c’est trop!
Je ne peux plus faire partie de ce dénis collectif, de cette résignation. J’ai embrassé cette carrière pour d’autres idéaux non idéalistes mais bien possibles. Alors, je me raccroche à toutes les actions positives qu’ont certains pro et structures. A cette part importante d’EJE partant en libéral ou montant des micros crèches aux projets pédagogiques ambitieux, on dirait ça aujourd’hui alors que c’est la base de nos corps de métiers… Forte d’expériences en Suisse où la qualité d’accueil est considérée à sa juste valeur avec une majorité d’éducatrices, des professionnels de la petite enfance reconnus où chaque pro de l équipe à ses responsabilités et respecte la place de chacun. Oui, ici et là, le soin est un humanisme. L’espoir perdure en la fin de ce système pour envisager des politiques d’accueil du jeune enfant à leur hauteur. Respectueuses de chacun, parents, enfants et professionnels.

I have a dream!

Quand tu sais qu’un accident peut arriver… par Steph

Nous avons repris le travail après les 3 semaines de confinement et nous aurions pu penser, eu égard à la première de semaine que ça allait… Mieux… Parce que nous avions pu (adultes et enfants) souffler.. Un peu…Loin du collectif même si certains en avaient encore mangé dans les structures restées ouvertes pour les enfants des personnels prioritaires….Parce que les effectifs n’étaient pas à taux plein… Encore….
Mais que neni…. Dès la deuxième semaine, les problématiques sont revenues comme un boomerang puisque rien n’est fait pour contribuer à ce que nos conditions d’accueil s’améliorent ou au moins ne se détériorent !!
Donc, oui j’ai peur que l’accident surgisse, 10 enfants pour deux adultes la plupart du temps. C’est ça la réalité de mon quotidien pour un groupe d’enfants d’à peine deux ans…
Que pouvons nous mettre en place me direz-vous pour faire en sorte que ça ne se produise pas ?
La réponse peut paraître simple à qui ne se heurte à notre réalité d’accueil :
Avoir un adulte renfort pendant les temps où nous nous retrouvons à un adulte pour le groupe entier ?
Réponse : impossible ! Pourquoi? Parce que nous sommes en permanence en sous effectif, parce que nos directions doivent gérer « en priorité » les tracasseries administratives, techniques, de planning, de turn-over( j’en passe et des meilleurs, impossible de tout énumérer), parce que déshabiller Paul pour habiller Jacques n’a jamais marché, je peux continuer la liste mais je vais m’arrêter là..
Donc oui, j’ai peur qu’un accident se produise, je l’ai dit à ma direction, mais que peut-elle faire ? Rien, à part m’écouter moi et mes collègues entre deux portes car elles comme nous sur le terrain n’avons même pas le temps de nous poser pour en parler…
Ah si, nous pouvons faire quelque chose, nous mettre en branle pour de bon pour que nos conditions de travail et nos conditions d’accueil s’améliorent, pour que nous soyons considérées et de fait mieux payées, pour que la petite enfance ne soit pas le miroir aux alouettes de ce gouvernement qui baveusement, indescemment, dit qu’il s’occupe de nous à coup de rapport et de charte sans nous offrir la possibilité de juste faire notre job correctement !
ALORS JE CRIE : RÉVEILLONS NOUS ! MOBILISONS NOUS ! POUR NOUS ! POUR LES ENFANTS ! POUR LES PARENTS ! POUR LA SOCIÉTÉ !