Le soin est 1 humanisme par Tio

Éducatrice de jeunes enfants depuis 10ans , expériences en EAJE puis par passion et volonté de transmettre je me dirige vers la formation de futurs pro de la petite enfance. Je publie quelques articles de réflexion pour une revue célèbre dans notre milieu. Passionnée, investie dès le début de ma formation, je constate un écart important entre théorie et pratique, entre formation initiale de professionnels devant coopérer mais ayant du mal à comprendre les missions de chacun. J’observe un manque d’harmonisation entre contenus de formation et qualifications des professionnels des équipes; pas assez d’EJE dans les structures, un manque de reconnaissance pour les pros de terrain, pas de temps suffisant d’élaboration des pratiques…
Des conditions d accueil ne permettant pas un accueil de qualité, usant et frustrant les pro, même les divisant. D’expériences en expériences, je constate un malaise incroyable dans ce milieu où chacun s’oriente pourtant dans un soucis de bienvenue envers jeunes enfants et familles.
De là, des questionnements sur la finalité de mes actions en tant que formatrice et praticienne.
Comment former de futurs EJE à motiver les pros de l’équipe a l’observation fine du jeune enfant afin d adapter ses proposition éducatives individualisées, au soucis du détail, à la bientraitance, à l accueil d enfants porteurs de handicap?
Comment impulser des pratiques d’empowerment et de réflexion professionnelles lorsque l’espace nécessaires à la pensée n’existe pas? Où est-ce si difficile à inclure dans les plannings ?
A l’instar de Cynthia Fleury, le soin est 1 humanisme.
Comment tenir compte de cette conception fondamentale dans les miettes de conditions d’accueil actuelles?
Cela fait 10 ans que je me suis investie dans ce milieu par passion et partout où j ai travaillé la rentabilité est subie par les pros. Partout ce mal-être ambiant qui s observe dans les corps et le psychisme même des professionnels de la petite enfance pourtant porteurs de bonnes volontés. Alors, aujourd’hui, j’ai même envisagé de changer de métier alors que ces une véritable passion. Oui, j aimerai parfois faire autre chose car je n’en peux plus d’aller à l’encontre de mes convictions. De voir ces professionnels usés, fatigués, désabusés. Et ces enfants, cette période de leur vie si importante et si peu considérée au pays des lumières… Et ces familles qui ne se doutent peut-être pas de ce qui se joue lorsqu’elles partent travailler… Je passe les dysfonctionnements inimaginables que j ai vécu dans un service public. Il y a un abaissement flagrant de qualité d’accueil et de moyens donnés aux pro pour des missions de plus en plus complexes. Le pire a été pour moi le silence et la capacité d’encaisser de tous ces pros résignés, tentant chacun dans leur domaine de se raccrocher à ce qu’il peut, offrir de la bienveillance aux enfants et leur famille. Moi je n ai pas réussi. Je suis actuellement en arrêt de travail pour épuisement professionnel.
Trop c’est trop!
Je ne peux plus faire partie de ce dénis collectif, de cette résignation. J’ai embrassé cette carrière pour d’autres idéaux non idéalistes mais bien possibles. Alors, je me raccroche à toutes les actions positives qu’ont certains pro et structures. A cette part importante d’EJE partant en libéral ou montant des micros crèches aux projets pédagogiques ambitieux, on dirait ça aujourd’hui alors que c’est la base de nos corps de métiers… Forte d’expériences en Suisse où la qualité d’accueil est considérée à sa juste valeur avec une majorité d’éducatrices, des professionnels de la petite enfance reconnus où chaque pro de l équipe à ses responsabilités et respecte la place de chacun. Oui, ici et là, le soin est un humanisme. L’espoir perdure en la fin de ce système pour envisager des politiques d’accueil du jeune enfant à leur hauteur. Respectueuses de chacun, parents, enfants et professionnels.

I have a dream!

EJE en RAM par Titanic

Après 10 ans dans une halte-garderie devenue multi accueil, et malgré une équipe motivée, mais maltraitée par les instances, la mairie, la communauté de commune, les diverses entreprises de crèches lors du passage en DSP (Délégation de Service Public), la directrice de la structure (qui n’était pas en reste…), j’ai changé de poste et me suis retrouvée en RAM.
De là, gros changement, je me suis sentie revivre professionnellement. Et puis, les logiques financières ont aussi rattrapé cette agglo. Mais malgré cela, je me sens toujours motivée et me service reste encore préservé pour le moment malgré quelques coupes budgétaires.
Je suis cependant désespérée de voir que le bateau coule, malgré toutes les bonnes volontés (en accueil collectif ET individuel). Des professionnelles épuisées, fatiguées par le contexte, les parents, les incompréhensions, les instances qui vous baladent de l’une à l’autre…
Les étudiants EJE qui ne veulent sous aucun prétexte aller travailler en EAJE après leurs expériences en stages, un comble!
En RAM, on le constate au quotidien. La CAF qui pond des bilans, illisibles et totalement hors sol,  tous les ans, puis tous les trois ans, bilan de fonctionnement, de projet, annuel, prévisionnel, réel… où CHAQUE fois, on écrit la même chose, on se répète… tout ce temps perdu que nous n’utilisons pas pour nos usagers, pour faire vivre notre relais. Tout ce temps à courir après les instances censément compétentes qui renvoient les usagers vers le RAM (qui ne doit faire que de l’information de premier niveau, la blague!), usagers totalement perdus et pour qui, le RAM est le dernier recours.
Sans compter les nouvelles missions avec les ordonnances… on continue à charger la mule! Plus de missions (alors que les relais en ont déjà tout leur comptant) avec le même nombre d’animateurs… Combien de mes collègues sont épuisés, au bout du rouleau, broyés par ce système?
Pour le moment, je suis toujours autant motivée. Je ne remercierai jamais assez mes collègues de mon ancien EAJE, qui ont vu avant moi, mon épuisement à ce poste que j’aimais tant, avec une équipe d’enfer malgré les contraintes.  C’est grâce à elle que j’ai retrouvé un équilibre. Mais pour combien de temps?
Messieurs les décideurs, les élus (de tour bord et de tout niveau, du maire au président), réveillez-vous! Ne vous étonnez pas de finir dans un EHPAD délabré où vos enfants ne viendront pas vous voir, de voir les incivilités exploser, lorsque de l’autre côté, vous traitez vos enfants comme des poules de batterie…
Pour être bientraitant, il faut être bien traités. Nelson Mandela disait : « Il ne peut y avoir plus vive révélation de l’âme d’une société que la manière dont elle traite ses enfants »

La vie cachée des crèches par Nono

Le travail en crèche est devenu pour moi impossible car je ne pouvais plus respecter mes valeurs qui m’ont fait choisir ce métier. Je me suis donc dirigée vers le RAM.
Je trouve cela vraiment dommage de devoir fuir un métier qui me passionne car j’avais pas l’impression de pour voir être bientraitante avec les enfants. Nous sommes vraiment dans une maltraitance institutionnelle tant pour les enfants que pour les professionnels. Surtout lorsque que l’on connait l’importance de ces premières années de vie pour un enfant et sa famille. Les preuves ne manquent pas pourtant ! On voit maintenant les neurosciences de partout. Nous n’avons malheureusement pas les moyens de les appliquer… Sans parler de ce beaux projets pédagogiques et éducatifs présentés aux parents alors que notre quotidien est bien loin de ces valeurs qui m’ont fait adorer ce métier !
Quand je pense à tous ce parents qui ne pensent qu’à mettre leur enfant en crèche… Si seulement, il savait que ce sont que des belles paroles !

Le soin est un humanisme par EJE

Éducatrice de jeunes enfants depuis 10ans, expériences en EAJE puis par passion et volonté de transmettre, je me dirige vers la formation de futurs pro de la petite enfance.
Je publie quelques articles de réflexion pour une revue célèbre dans notre milieu.
Passionnée, investie dès le début de ma formation, je constate un écart important entre :

  • Théorie et pratique, entre formation initiale de professionnels devant coopérer mais ayant du mal à comprendre les missions de leurs collaborateurs dues notamment à une disproportion entre contenus de formation et qualification professionnelle.
  • Des conditions d’accueil ne permettant pas un accueil de qualité, usant et frustrant les pro, même les divisant.

D’expériences en expériences, je constate un malaise incroyable dans ce milieu où chacun s’oriente pourtant dans un soucis de bienvenue envers jeunes enfants et familles.
De là, des questionnements sur la finalité de les actions en tant que formatrice et praticienne :

  • Comment former de futurs EJE à motiver les pros de l’équipe à l’observation fine du jeune enfant afin d adapter ses proposition éducatives individualisées, au soucis du détail, à la bientraitance, à l accueil d enfants porteurs de handicap?
  • Comment impulser des pratiques d’empowerment et de réflexion pro lorsque l espace nécessaires à la pensée n existe pas? A l’instar de Cynthia Fleury, le soin est un humanisme.
  • Comment tenir cette conception fondamentale dans les miettes de conditions d accueil actuelles?

Cela fait 10 ans que je me suis investie dans ce milieu par passion et, partout où j ai travaillé, la rentabilité est subie par les pros. Partout, ce mal-être ambiant qui s’observe dans les corps et le psychisme même des professions de la petite enfance pourtant porteurs de bonnes volontés. Alors aujourd’hui, j’envisage de changer de métier alors que ces une véritable passion. Oui, j’envisage de faire autre chose car je n en peux plus d’aller à l’encontre de mes convictions, de voir ces professionnels usés, fatigués, désabusés. Et ces enfants, cette période de leur vie si importante et si peu considérée au pays des lumières…
Et ces familles qui ne se doutent peut-être pas de ce qui se joue lorsqu’elles partent travailler… Je passe les dysfonctionnements inimaginables que j ai vécus dans un service public d’accueil individuel où la puéricultrice de secteur, à sa décharge, n’ayant pas les moyens d’effectuer correctement son travail, est dans une non posture professionnelle de copinage avec les usagers au grand damne des usagers : familles et enfants… J’ai cru rêver ou plutôt cauchemarder… Le pire a été pour moi le silence et la capacité d’encaisser de tout ces pro résignés, tentant chacun dans leur domaine de se raccrocher à ce qu’il peut offrir de bienveillance aux enfants et leur famille. Moi, je n’ai pas réussi. Je suis actuellement en arrêt de travail pour épuisement professionnel. Trop c’est trop! Je ne peux plus faire partie de ce déni collectif, de cette résignation et ce délire collectif.
J’ai embrassé cette carrière pour d’autres idéaux non idéalistes mais bien possibles. Alors, je me raccroche à toutes les actions positives qu’on certains professionnels et structures. A cette part importante d’EJE partant en libéral ou montant des micros crèches aux projets pédagogiques ambitieux, on dirait aujourd’hui alors que c’est la base de nos corps de métiers…
Forte d expériences en Suisse où la qualité d accueil est considérée à sa juste valeur avec une majorité d’éducatrice, des professionnels de la petite enfance reconnus où chaque professionnel de l équipe à ses responsabilités et respecte la place de chacun. Oui ici et là, le soin est un humanisme. L’espoir perdure en la fin de ce système pour envisager des politiques d’accueil du jeune enfant à leur hauteur. Respectueuses de chacun, parents, enfants et professionnels.
I have a dream!

Manque de reconnaissance de notre travail par RAM

Voila 25 ans que j’ exerce dans la petite enfance et que j’assiste à une dégradation de notre travail par l’absence de consideration de nos compétences. Nous sommes EJE et considérés comme des pas grand chose dans nos actions sur le terrain. Pas écoutés mis à l’ écart dans les décisions à prendre. Nous sommes qualifiés dans le domaine de la petite enfance et méritons une place dans la sphère hiérarchique des collectivités. Je suis en burn out car on a mis à défaut  mon identité professionnelle. On m a privé de dialogues de paroles on m’ a mise dans le silence , j’ ai crié silencieusement
Quand nous serons entendus comme des professionnels engagés nous irons mieux

Désabusée par Girafe

Je suis EJE depuis 92 et après quelques années en EAJE j’ai souhaité me diriger vers le RAM.
Déjà à bout de souffle en accueil collectif, je ressens la même chose dans mon poste de responsable de Ram : isolement, manque de reconnaissance, de plus en plus de missions pas toujours facile à gérer, surtout quand on est seule. La présence des sites d’annonces pour trouver une assistante maternelle fait de l’ombre à nos missions. Pourquoi la Caf ne met pas en ligne un site comme nounou-top où parents et assistantes maternelles trouveraient les infos concernant le droit du travail? Il me semble que c’est à l’Etat de proposer ce genre de service et non à un gestionnaire privé. La crise sanitaire montre encore et toujours que le gouvernement oublie la petite enfance en mettant en avant le profit financier et non l’accueil de qualité pour les jeunes enfants. Pourquoi faire des études si on doit aller contre nos convictions? Tout ça donne envie de passer à autre chose et oublier la petite enfance même si je ne sais faire que ça, je suis fatiguée.

Et les RAM dans tout ça …. par Flo

Animatrice d’un RAM itinérant depuis 10 ans… et à bout de souffle…
Que dire? Des missions de plus en plus forte d’observation des conditions d’accueil du jeune enfant, recenser les besoins?? Oui mais pourquoi faire? Des municipalités qui oublient souvent que le RAM existe, une animatrice qui se débrouille seule…
Et que dire du premier, deuxième et troisième confinement? Des sollicitations non stop de la part des assistants maternels inquiets, des parents qui n’ont pas de solutions d’accueil pour leur enfant …et nous, animatrice de RAM, sans réponse fiable à leur apporter
On écoute, on oriente, on soutien mais concrètement?!? Nous n’existons pas ou alors pour nous redonner les missions dont personne ne veut
J’ai commencé il y a 10 ans, où nous mettions vraiment l’enfant et l’assistante maternelle au coeur de notre travail, mais toutes ces missions ajoutées nous épuisent

Rien a beaucoup changé! Cela a même empiré!! par Thalie

Dans les années 80, nous pensions avoir acquis une certaine reconnaissance de la petite enfance par les politiques!
Le respect de l’enfant, l’importance de lui parler, l’accueil individuel auprès de chaque enfant.
Nous pensions naïvement que tout cela allait évoluer vers du mieux encore et encore!
Apparemment, ces grands thèmes encore très présents (ouf, c’est déjà ça) dans la formation des professionnelles est sans cesse remis en cause par la faute des moyens voire de l’économie qu’on ne cesse de vouloir faire sur ces services! Reviendra-t-on aux toutes premières crèches qui se contentaient de garder en vie les petits enfants!
La bienveillance qu’on met à toutes les sauces aujourd’hui est apparemment complètement oubliée pour les jeunes enfants et les professionnelles qui s’en occupent!!
La preuve aujourd’hui pour les assistantes maternelles qui après avoir été considérées comme les professionnelles de crèches, avec possibilité d’être au chômage et de faire ou non le choix d’accueillir les enfants, aujourd’hui doivent continuer à travailler et même encore (ce qui est un vrai danger) garder jusqu’à 6 enfants -danger il va de soi aussi pour les enfants-.

Comme bien d’autres professionnelles de la petite enfance je suis tellement en colère que j’en suis dégoutée!