Temps de travail prévu uniquement auprès des enfants! par Lili

Comment, quand le temps de travail des équipes est prévu uniquement en présence des enfants, pouvons-nous réfléchir à nos pratiques professionnelles? A nos comportements, à nos mots, à nos agissements?
Comment pouvons nous assurer notre mission de veille professionnelle?
Comment pouvons garantir un accueil de qualité, respectueux et bienveillants? Comment?

Nous recevons sans cesse des injonctions mais pas de moyens! Alors, soit, comme on me le conseille souvent, on se contente d’accueillir sans réfléchir, en faisant strictement nos horaires et en pensant à autre chose en rentrant à la maison… mais moi je ne peux pas! Ce travail, je l’ai chevillé au corps, c’est aussi une passion, c’est surtout un partage de chemin de vie avec de jeunes humains, je ne peux pas faire comme si de rien! Soit on rogne sur notre temps personnel pour mettre en place des réunions, lire des livres, penser et élaborer de nouveaux projets, créer des jeux, des animations… Soit on profite du confinement!!! Mais quelle invention formidable le confinement! J’ai adoré être confiné! Et oui, confinement rime avec structure fermée au public et donc avec du temps! Du temps pour penser et réfléchir, seule d’abord puis en réunions visio avec les collègues pour partager, confronter, argumenter, revisiter ses pensées, ses connaissances, ses pratiques professionnelles! Comme ça, avec mes collègues, on a créé une charte d’accueil du jeune enfant, repensé l’organisation des temps de repas, de change, de départ le soir, harmonisé nos pratique (certaines utilisant le change physio d’autres non)… Et oui, parce qu’au quotidien, on observe ce qui fonctionne et dysfonctionne mais après des journées de 10h sans pause, ce ne sont les dernières 15 minutes, dites de transmissions, qui nous permettent de changer quoi que ce soit! C’est triste et révoltant!
Comment nos gestionnaires, notre ministère peuvent penser qu’accueillir un enfant se résume à être présent en même temps que lui à la crèche! NON ! Il nous faut du temps en amont et en aval pour penser, réfléchir, organiser, cheminer en pensée, évoluer, se remettre en question, faire de nouvelles propositions, les évaluer… Ce temps doit être compris dans notre temps de travail et rémunérer! Il doit être valorisé, encouragé, reconnu! #jesuisprofessionnelledelapetiteenfancepasbénévole!

Où est la considération de l’enfant et de l’équipe ? par Sardine

Il faut faire des familiarisations même si après les enfants n’ont plus de place pour être accueillis.
Quel sens peut-on donner quand l’enfant ne peut venir qu’une semaine sur deux et maximum 2 demi journées ?
Mais tout va bien ! Structure avec un agrément de 18, on monte jusqu’à 20 et il manque bien sûr 2 collègues non remplacées car il ne faut pas demander.
Donc des jours on travaille à 4( donc 2 le matin et 2 le soir). On peut même faire le ménage s’il manque l’agent technique.
Mais pourquoi se plaindre ?
Non c’est la direction qui vient nous voir pour nous dire qu’on n’a pas fait de projet cette année.
Une pour 6  comptez bien, au mieux on est à 2 pros jusqu’à 9h30 ou 10h 20 avec des bébés qui sont présents……..🤪🤪🤪

Halte garderie en difficulté par Ju

Je travaille en halte garderie municipale. Nous fonctionnons en demi-journées 8h30/12h30 et 13h30/17h30.
Les horaires ne correspondent plus aux demandes des familles (pas assez de temps pour aller et revenir du rendez-vous, pas assez de temps pour rentrer chez eux en transport, pas le temps de faire une formation ou télétravail ou même quelques heures de travail, pas les mêmes horaires que les cours d’alphabétisation).
Les parents sont très régulièrement en retard. Nous partons en pause en retard le midi et finissons en retard le soir.
Nous demandons depuis plusieurs années de nouveaux locaux pour accueillir en journée (car ceux actuel sont trop petits pour créer une cuisine) mais la mairie ne souhaite pas investir dans une nouvelle structure au sein du quartier.
L’équipe est en grande difficulté face à toutes ces problématiques.

Également nous n’avons pas de salle de pause, obligées d’installer une table et des chaises pliantes toutes les jours ; les toilettes réservées aux professionnels sont dans la salle de change et la porte n’est pas pleine ; nous avons 1 dortoir pour 24 enfants ; le quartier est de moins en moins sécurisé avec beaucoup d’incivilité ; beaucoup d’accompagnement social au quotidien.

L’équipe est démunie et épuisée de lutter tous les jours face à tout ça. Nous avons besoin d’être entendus et aidés.

Une équipe motivée qui s’épuise au quotidien…

1 pour 6… j’aimerai vous y voir ! par EJE (éducatrice Juste écœurée)

Dans la structure où je travaille, nous sommes 2 professionnelles à travailler le vendredi.
En fonction des périodes de l’année, nous pouvons accueillir plus de bébés non-marcheurs que d’enfants marcheurs.

  • Essayez d’accueillir la douzième famille dans de bonnes conditions lorsque votre collègue doit endormir un enfant.
    …Et même essayez d’accueillir seulement la huitième famille…
  • essayez de proposer un temps de repas de qualité lorsque votre collègue doit réchauffer les plats individuels amenés par chaque enfant de l’autre côté du comptoir et que vous vous retrouvez seule avec le groupe de 12 soit plusieurs bébés et plusieurs « grands » affamés.
    …. essayez le seulement avec 3 bébés qui ont faim en même temps et 3 plus grands qui commencent à manger seuls depuis peu…
  • essayez de proposer une activité peinture avec 3 ou 4 enfants lorsque votre collègue doit être disponible pour les 8 autres qui sont en jeu libre , ont besoin d’attention, d’être portés, de changer la couche.
    ….essayez le !!!

En formation on nous apprend à:

  • proposer un accueil de qualité
  • être disponible pour chacun
  • veiller à respecter le rythme et développement de chaque enfant
  • prendre en compte son individualité , ses besoins propres
  • permettre à l’enfant d’explorer, de découvrir le monde qui l’entoure
    …. essayez de réaliser cela dans les situations ci dessus
    Et vous comprendrez pourquoi les professionnels s’essoufflent !

Mauvaises conditions par Lara

Bonjour, je viens témoigner de notre situation actuelle. Nous sommes depuis des années dans des locaux pas du tout adaptés pour accueillir 22 enfants. Nos locaux devaient être provisoires sauf que ça fait depuis 2012 maintenant. Nous sommes dans un petit appart sombre au rez-de-chaussée. Nous avons obtenu une cour à l’extérieur que depuis l’année dernière. On nous promet une nouvelle crèche qui n’arrive jamais. Nous nous plaignons des conditions depuis des années pour les enfants et pour nous mais rien y fait. Nous sommes en permanence avec la lumière artificielle et le niveau sonore est insoutenable. Les enfants et les professionnels sont très dérangés au point de ne plus vouloir y travailler.

2 pour 13 par Ras le bol

Bonjour
Je travaille en halte garderie. Nous sommes deux  auprès des enfants pour 13 , je ne compte pas l’eje qui fait pourtant partie du roulement mais qui est plus à la gestion de l’administratif et de la crèche familiale (oui elle est sur 2 structures) et qui doit aussi être auprès des enfants.
IMPOSSIBLE !
Entre les inscriptions de la halte en permanence, le téléphone qui sonne, l’interphone, les rdv qui défilent et la surcharge de travail administratif, difficile de se poser. Réunions d équipe entre deux portes ou au dessus de la tête des enfants, le tout dans la bienveillance bien sûr.
Non remplacement des agents pour les formations ou les arrêts, ce qui entraîne des surcharge pour les collègues, qui n ont quasi même plus le temps de pouvoir déjeuner le midi.
Sans compter qu il faut savoir être polyvalente car aussi bien au ménage, qu à la direction ou encore en cuisine, bah oui tant qu’a faire, sinon ce n’est pas drôle et en attendant la collègue finit seule avec le reste du groupe.
Alors il en va de la sécurité de tous d’agir et non pas de nous réduire à des mètres carrés par enfants ou à mettre moins de professionnels. Au contraire pour pouvoir être attentive à chaque enfant (soit dit en passant qui sont des êtres humains en devenir, notre futur) il faut plus de moyens humains dans la petite enfance et surtout de la cohérence.