Soutien par Farine

Comment peut on envisager de réduire le personnel en crèche?
Je suis maman de 2 enfants en bas âge. Le personnel de crèche fait un travail admirable mais avec tellement peu de moyens. Comment peut une personne peut gérer 5 bébés en mêmes temps( lorsque les groupes ne sont pas mélangés)? Comment peut on faite pour être seule le matin  à accueillir plusieurs enfants? Comment trouver du personnel motivé aux vues du salaire? Je vois beaucoup de turn-over , d’arrêt maladie… c’est pour cela que je me pose beaucoup de question sur le bien-être des enfants en structure. Et que je soutiens à 100% les actions de Pas de bébés à la consigne.

Une maltraitance institutionnelle par Cocc

Eje, ancienne directrice de crèches, je témoigne du manque de compétences aux postes de direction, fragilisant les piliers des structures, ceux sur qui tout repose. Ces responsables portent l’organisation de la structure, garantissent la qualité d’accueil tout en portant de très larges responsabilités juridiques, sans les maîtriser. Cela était déjà de la maltraitance institutionnelle. Le projet prévoie de laisser des débutantes endosser ces rôles. Déjà si difficile et éprouvant à tenir, ce sera juste un cadeau empoisonné d’être projeté directement sur un poste de direction, sans avoir vécu la crèche, mangé du terrain. Comment manager des équipes qui ont cette expérience, face à un débutant ? comment pourra t-il se mettre à la place des professionnels dans ce qu’est le vécu au quotidien auprès des enfants, au contact avec les parents, dans une vie en collectivité ou la cohabitation est parfois fragile. Un poste de ministre ou de directeur de cabinet serait-il laissé à quelqu’un qui sort de l’école ? Tout le monde dirait que c’est aberrant et irresponsable.

Quotas enfants/pro par kim

Plus les années passent et plus je trouve que le nombre d’enfants accueillis grandit sans que le nombre de professionnelles suivent, la surface des locaux n’est plus adaptée non plus. Je fais du travail à la chaîne sans plus pouvoir passer de réels moments avec chaque enfants, je ne trouve plus mon travail bienveillant comme le proclame les crèches, cela me desole pour les enfants, leurs parents et moi même

Un accueil qui se complexifie et nécessite de plus en plus de qualifications ! par ejede2015

Un accueil qui se complexifie d’année en année : beaucoup plus d’enfants avec des troubles du comportement, avec des traits autistiques, qui nécessitent un accompagnement spécifique et du temps pour l’orientation et l’écoute des familles; beaucoup plus de familles en difficulté suivies par les services de pmi et d’ASE qui nécessitent là encore un véritable accompagnement à la parentalité, du temps, de l’écoute et dont les enfants souvent plus insécurisés ont besoin de plus de présence; beaucoup plus d’enfants porteurs de handicap qu’on ne peut se permettre de délaisser dans un coin de la pièce mais accompagner au mieux…! Et tout cela avec des moyens humains déjà trop peu suffisants  ! Dans un groupe de 20 enfants quand une professionnelle est mobilisée par un enfant pour le contenir et que les 2 autres se retrouvent avec les autres : où est la qualité ?!
Une chance dans ma structure 2 EJE qualifiées pour la prévention et l’accompagnement à la parentalité, l’accompagnement spécialisé et l’orientation + un panel d’auxiliaires de puéricultrice qualifiées là encore pour repérer les difficultés de développement chez l’enfant et adapter les soins quotidiens en fonction.
Et malgré cela, c’est déjà difficile et on voudrait en plus que les EJE soient uniquement en direction et les AP de moins en moins nombreuses pour laisser la place à des personnes moins qualifiées pour gérer ce genre de problématiques ?! Cela résonne comme une mauvaise blague.
Nous avons actuellement besoin de plus de moyens humains et de qualifications et avec la réforme on nous en proposerait encore moins et de réduire le taux d’encadrement : non non et non !
Nous faisons un travail énorme d’accompagnement, de prévention et de soutien à la parentalité et il serait bien que le gouvernement s’en rende compte et reconnaisse à leurs justes valeurs les professionnels de la petite enfance ! Nous courrons déjà après le temps pour remplir toutes ces missions : et oui, quand l’EJE doit mener des projets de front ou encore recevoir en entretien des familles pour parler de leurs difficultés ou celles de leur enfant ou encore les orienter vers des services compétents mais est en même temps compter à temps plein sur le groupe d’enfants. Comment se dédoubler ? En faisant des heures supplémentaires non payées et qui deviennent quotidiennes à force de situations semblables.
Cela réduit également le champ d’actions envers les familles pourtant si importantes comme le défend la CNAF : faute de temps là encore dû au manque de moyens humains.
La réforme des modes d’accueil est une honte face aux valeurs et prétentions que les 1000 premiers jours défendaient pourtant si bien..!

Vous faites pire que Morano

Vous faites pire que Morano, c’est dire si cette réforme n’a rien à voir avec la qualité d’accueil. Et pourtant ce n’est pas comme si on n’en avait pas fait des propositions constructives. Mais non rien n’a été retenu. Ah mais oui comment faire de la qualité quand on n’y met pas les moyens, quand on ne soucie toujours pas des jeunes qui ne viennent plus dans cette filière, quand on ne revalorise pas les salaires, quand on explique que pour travailler dans la petite enfance ce n’est pas très grave de ne pas avoir des diplômes spécifiques, quand on ne remet toujours pas en cause le modèle de financement, quand on fait la part belle au privé lucratif où la rentabilité est le maître mot, quand on n’a toujours pas compris que les familles ne sont pas des clients mais des usagers etc etc. Vous aviez là l’occasion de faire une vraie réforme progressiste en faveur des enfants et des conditions de travail des pros, il n’en est rien. C’est bien dommage.

On est loin du compte!

Si la qualité était réellement au cœur de la réforme, il y aurait du personnel en nombre suffisant, des espaces intérieurs et extérieurs suffisamment grand pour que les enfants puissent expérimenter, s’exprimer, se mouvoir, le personnel serait formé et qualifié à 100%… On est loin du compte! En réalité les bébés sont entassés, les professionnels non reconnus, fatigués, épuisés, les arrêts maladie s’enchaînent et certains changent de métier tellement ils sont dégoûtés! Le gouvernement fait des effets d’annonce, lance de la poudre aux yeux mais ne met certainement pas les enfants au cœur des réflexions et des décisions!