Ras le bol de ne pas être écoutées par Florine

A quoi sert-il de demander des rapports si c’est pour s’assoir dessus? Rapport des 1000 jours, rapport Giampino… Nous, professionnelles, passons de l’espoir au désespoir. Ras le bol de ne pas être écoutées, de parler dans le vide, va t’il falloir expliquer aux parents le quotidien de leurs enfants .
Devons-nous au lieu de faire des transmissions le soir en souriant expliquer à ces derniers nos journées dans les cris , les pleurs , les tensions , leur dire que leur enfant s’est endormi sur un tapis faute d’adulte disponible pour le coucher? Faut-il leur faire part de notre démotivation? Faut-il faire un scandale pour être enfin écoutées?

Plus jamais la crèche collective ! par Caro

Voilà plus de dix ans que j’ai quitté le monde infernal de la crèche collective et je constate avec effroi-grâce à mes collègues qui ont démissionnés, aux stagiaires que j’accueille et à vos témoignages que rien n’a changé , voire que la situation a empiré…

Dans mes pires souvenirs, je me retrouvais seule avec une bonne dizaine d’enfants de 2 ans, 1h avant la fermeture, à jongler entre les couches à changer, le ménage du goûter à effectuer, les conflits à gérer, les transmissions à livrer, les tétines et doudous à donner… bref être seule au moment de l’accueil du soir, un vrai cauchemar … mais si ça n’avait été qu’a ce moment -là!!!

Je me souviens des directrices occupées à pallier les absences des professionnels surmenés et à passer plus de temps à gérer les congés qu’à écouter et aider le personnel, toutes fonctions confondues, épuisées… Si j’ai trouvé un certain équilibre dans mes fonctions actuelles d’EJE (38h non stop avec un groupe de 20 enfants de 3 ans), je suis révoltée que RIEN ne change dans le secteur de la petite enfance, pourtant aussi malmené que celui de l’hôpital où le mépris des personnels , les logiques budgétaires et comptables règnent … mais au moins dans le monde hospitalier, les conditions dégradées sont depuis quelque temps hyper médiatisées et on peut espérer que la crise sanitaire contribuera à améliorer le sort des professionnels et des patients…
Merci à cette plateforme d’exister, je rêve que les métiers de la petite enfance soient un jour reconnus et valorisés pour ce qu’ils sont : épuisants mais extraordinaires surtout quand on a les moyens de travailler dans des conditions dignes, respectueuses du bien être des enfants qui passe nécessairement par celui des adultes qui les accompagnent dans leur développement .
Bon courage à tous! espérons qu’un jour les politiques osent se pencher (et en prendre vraiment soin) sur la toute petite enfance , l’éducation, le soin , la santé, la justice… tous ces secteurs si maltraités depuis tant d’années, qui ont tant besoin de moyens, matériels, humains… pour exister et perdurer !

réforme Taquet par florine

La crèche serait un lieu d’éveil? Cela s’apparente de plus en plus à de l’élevage en batterie démotivant pour les salariées dont les gouvernants se fichent royalement .
La finalité de tout ça que les parents aillent travailler et fassent tourner l’économie !!! Au détriment de tous et au détriment des générations futures. Je travaille en EAJE et je n’y aurais jamais mis ma propre fille, c’est pour vous dire!! La qualité de ces structures tient uniquement grâce à la motivation des salariés mais pour combien de temps avec un tel manque de reconnaissance, un perpétuel sentiment de mal faire son travail (faute de temps ou du nombre d’enfants), de ne pas répondre correctement à leurs besoins , sans compter les salaires qui font penser à du bénévolat!!

respect de l’enfant par lotmi

Voilà 30 ans que je suis Educatrice de Jeunes Enfants et depuis 28 ans, responsable d’une crèche parentale dans le sud ouest…
Bien des choses ont changé en positif sur la reconnaissance de l’enfant en tant qu’être à part entière, mais avec le temps, l’organisation d’accueil et de gestion se précisant,
 la gestion a pris le pas sur l’accueil et bientôt on ne parlera plus d’enfants mais du coût de la place de chaque enfant.
Pour moi, le plus difficile est cette pandémie car, j’ai l’impression d’avoir fait un retour 40 ans en arrière, les crèches hygiénistes, ou l’enfant était un objet.
Je n’ai pas supporté que l’on passe sous silence, l’obligation du masque pour les professionnel-le-s, en crèche, quelle descente aux enfers, comment peut-on régresser ainsi,
annuler toutes ces observations sur les touts petits, le besoin de regarder un visage, dans son ensemble, pour qu’ils puissent se construire face à un adulte bienveillant et
communiquant. Je refuse d’entendre que l’enfant s’adapte et reconnait son monde « même avec le masque »…oui, mais avec quels sacrifices et incompréhensions, quels ressentis ?
Nous marchons sur la tête et je ne reconnais plus ce travail, auprès des touts petits, que j’aimais tant.
J’ai beau passer outre les protocoles inutiles et ridicules, je me demande où l’on va ainsi et que va t’on apporter aux enfants, dans les années à venir,
puisque l’enfant redevient un objet de marchandage et qu’on ne cherche pas son bien-être mais juste à ce qu’il rentre dans une case ou une autre….
ça n’a plus rien à voir avec le métier que j’avais choisi, qui avait la particularité de se représenter l’enfant dans sa globalité,  dans son unicité, dans sa cellule familiale,
dans son environnement et notre rôle étant de l’accompagner dans la construction de sa personnalité. J’ai toujours choisi la souplesse à la rigidité, mais cette souplesse est de plus en plus difficile à maintenir et malgré tout, ce qui ne change pas c’est que nous devons, nous professionnels, nous adapter aux changements qui n’arrêtent pas de « changer » et qui restreignent les « possibilités de créer, d’envisager, d’espérer…
Alors cette nouvelle réforme sur la Petite Enfance, ne me dit rien qui vaille, elle serait merveilleuse, si elle pouvait être validée par la profession et non par des bureaucrates qui oublient de mettre l’enfant au centre de leurs décisions.

Non à la réforme

Monsieur Taquet,

Vous êtes soucieux de l’accueil des tout-petits ?

Alors vous ne devez pas ignorer que la qualité d’accueil passe tout d’abord par une prise en charge individuelle ; les bébés ne sont pas « câblés » pour être élevés en groupe. Demandez à Josette Serre, à Catherine Gueguen, à Boris Cyrulnik, aux grands noms de la petite enfance ; nous ne saurions tous les citer…

Pour que nous puissions au maximum  traiter les bébés avec bienveillance, répondre à leurs besoins individuels, ne pas en faire des créatures déshumanisées et stressées…cessez de surcharger les EAJE, cessez de contribuer à la pénuries de personnel, cessez d’inventer des réformes qui ne nous parlent pas, qui fragilisent nos équipes, qui nous mettent en porte à faux avec nos projets éducatifs, qui nous mettent en porte à faux avec les parents et qui sont loin, si loin de répondre aux besoins des tout- petits.

Cessez d’enfermer les enfants dans des cages, ce ne sont pas des poulets !

Nous accueillons des humains, donnez-nous de vrais moyens pour les accueillir dignement !

Quid du rapport des 1000 premiers jours…de belles idées déjà envolées ?

Bref, vous l’aurez compris, nous ne sommes pas contentes ni satisfaites de vos propositions de réforme… revoyez urgemment votre copie car nous ne ferons pas n’importe quoi avec les enfants…N’oubliez pas que ces enfants sont ces adultes de demain…à vous de voir…

Appel d’offre aux collectivités territoriales par EJEencolère

Ancienne coordinatrice pour un gestionnaire à but lucratif, j’ai dû préparer et présenter des appels d’offres bidons : on propose de supers activités, de super programmes avec des équipes formées et enthousiastes sachant que  le gestionnaire a parfaitement conscience de ses propos malhonnêtes qu’il ne pourra tenir. Le but est de remporter le marché, uniquement. Je ne parle même pas des montages financiers et présentation des comptes de résultats. Pendant ce temps là, les équipes souffrent et ne sont pas considérées. Quel monde nous voulons pour nos enfants ?

Quand la passion devient une contrainte par PetiteEnfance

Auxiliaire de puériculture depuis 10 ans, l’envers du décors gâche toute la beauté du métier. Je songe à me reconvertir et je ne suis pas la seule.
J’entends depuis toujours qu’il faut penser aux enfants mais qui pense à nous, professionnel·les ? Est-ce eux, derrière leurs bureaux à dicter leur lois sans même mettre un pied sur le terrain. Un enfant se sent bien et en sécurité quand son environnement est sein, comment s’en occuper sans avoir tous les outils nécessaires ? Tout est question de sous. Un jour, on m’a dit « nous sommes le plus grand groupe, nous avons des crèches partout en France », à croire que la quantité prime plus que sur la qualité quand on voit comment ils nous traitent.. Nous faisons un travail qui existera toujours et dont tout le monde à besoin et nous sommes payés une misère. Quand j’entends qu’être 3 profs. pour 10 enfants est un luxe, j’invite quiconque à venir bosser 2 semaines en crèche.
Pas étonnant qu’il y ait un bon nombre de turn-over !
Nous travaillons dans le stress et sous tension toute la journée tout en étant responsable de tout petit, un peu de reconnaissance et de lucidité seraient un minimum.

Des bébés au Taquet ! par Fasol

DES BÉBÉS AU TAQUET !
Les 1000 premiers jours de l’enfant
Intéresse, intéresse
Les 1000 premiers jours de l’enfant
intéresse le gouvernement !!!

Il demande une commission
D’experts, d’experts
Il demande une commission
d’experts de l’Education !

Un gouvernement motivé, une réforme, une réforme
Un gouvernement motivé pour un accueil de qualité

Un gouvernement motivé
Une réforme, une réforme
Un gouvernement motivé
pour prendr’ soin de nos bébés

La réforme, si tu savais
On l’attend, on l’attend
La réforme, si tu savais
Depuis le temps qu’on l’attendait !

Taquet, tu nous promets
Ta réforme, ta réforme
Taquet, tu nous promets
Ta réforme, qu’est-ce que tu fais ?

Macron, t’es le champion
Ta réforme, ta réforme
Macron, t’es le champion
T’es le champion d’la déception !!

Une Charte de qualité une charte, une charte
Une charte de qualité
Dont personne n’entend parler

Une charte de qualité
Une charte, une charte
Une charte de qualité
Qui n’est jamais respectée

Un accueil de qualité
C’est ce qu’on veut pour nos bébés
Un espace, 7 mètres carrés
C’est ce qu’on veut pour nos bébés
Un pro. pour 5 enfants
C’est le taux d’encadrement

Aucune, aucune hésitation
Les bébés, les enfants, c’est l’avenir de la nation !
Du respect, d’la confiance
Du plaisir, de la qualité
On veut tout ça pour nos bébés !

Comment croire en eux
Si on ne croit pas en nous même
Un peu de conviction et d’investissement
Un gouvernement qui tienne ses engagements !!!

Mon texte chanson explique, de manière pédagogique, l’histoire de pourquoi on manifeste aujourd’hui.
Macron fait une commande à des spécialistes du développement de l’enfant en neurosciences dans l’objectif « d’optimiser »(terme volontairement emprunté à l’économie), au niveau national, la qualité d’accueil du jeune enfant des différents modes de garde afin que chaque enfant puisse optimiser son développement.
Puis, son secrétaire d’état à la famille propose de réformer en sens inverse cette « commande » (quand même présidée par Boris Cyrulnik)  qui n’est pas encore actée !
Comme dit  « Pas de bébés à la consigne, » on marche sur la tête !

Petite enfance en péril, société en péril ! par aassens

Les premiers moments comptent ! La qualité de l’environnement de vie de l’enfant, la qualité des relations humaines, les conditions dans lesquelles il joue, mange, dort, ont un impact, sur son bien-être, épanouissement et bon développement. Une socialisation précoce, influe sur son avenir et est un levier pour réduire les inégalités, sociales, économiques, culturelles, femme et homme, qui sont les conditions nécessaires au faire et vivre ensemble dans la société !
Dans les établissements d’accueil de jeunes enfants, l’encadrement pédagogique(taux), la pratique de la référence, la formation, temps pour échanger entre professionnels, entre parents et professionnels, actions de sensibilisation, sont les moyens essentiels pourque les enfants, d’aujourd’hui, deviennent demain de adultes épanouis vivant dans une société apaisée !
La réforme, qui se prépare, propose des conditions d’accueil et d’accompagnement des enfants, familles et professionnelles, non-conformes aux conditions d’accueil et d’accompagnement proposées par les travaux, nationaux et internationaux, réalisés, sur le développement de l’enfant, sur les modes accueil, la formation des professionnels et les 1000 premiers jours. Or, sans changement sur ces points, les inégalités de continueront à se creuser et à se reproduire de génération en génération, suivies par une politique de réparation, en aval, avec un coût supérieur à celui d’un investissement, en amont par une politique privilégiant la prévention.  Quel gâchis humain et financier !

Pendant que les pays scandinaves mises sur leur avenir que faisons-nous ? par Zazam

Les pays scandinaves mises sur les citoyens en devenir et ont une politique soucieuse de l’enfance…
Et nous, on pense remplissage, rentabilité et on ne se soucie que peu des conditions offertes à l’accueil de nos petits citoyens.

Quels effets cela produit ?
Des retentissements à tous les niveaux d’un parcours de vie, où la famille est débordée, perdue, des enfants qui présentent des troubles parfois anodins tels que problèmes de concentration, difficultés à supporter les frustrations…Aujourd’hui, des spécialistes n’ont plus de place dans leur cabinet, psychologue, orthophoniste…

La vision de la France est peu ambitieuse et coûteuse. Le choix qui est fait est de colmater, de donner des réponses immédiates et sans vision prospective. On ne mise pas sur l’avenir et tout cela A et VA avoir un prix sur la société.

A quand, la prise de conscience !!!