J’ai mal à ma Petite Enfance par Cocc

Eje, ancienne directrice de crèches, je vois avec tristesse notre secteur souffrir de plus en plus. La situation sanitaire n’a rien arrangé. Les professionnels fatiguent encore plus avec les conditions sanitaires, s’essoufflent sous leurs masques, s’inquiètent des conséquences sur le développement de l’enfant, s’attristent du relationnel avec le tout petit entravé par ces masques.

Et en plus, ils s’inquiètent des conséquences de cette réforme.

La Petite Enfance est sous l’eau et a la sensation qu’on lui appuie la tête sous l’eau pour qu’elle se noie. Il faut garder en tête les avancées des neurosciences qui prouvent l’impact délétère du stress sur le développement du cerveau de l’humain. Car si les tout-petits n’intéressent pas assez notre société, ils vont grandir, devenir des écoliers, des ados, des futurs adultes, bref NOTRE avenir. Il en relève de NOTRE responsabilité commune : celle au quotidien dans les EAJE et celle de notre gouvernement.

Merci par avance d’entendre qu’il ne s’agit pas de récriminations salariales mais d’ALERTES citoyennes

Cherchez l’erreur ! par aassens

Loi ASAP
une réforme des modes d’accueil pour les enfants, les parents et les professionnels (Communiqué du 26/11/20)
« …loi d’Accélération et de Simplification de l’Action Publique, dite « ASAP ». Cette réforme constitue le volet « modes d’accueil » de la démarche des « 1 000 premiers jours », qui entend concentrer l’attention et les moyens sur cette période fondatrice pour l’enfant. »

Rapport des 1000 premiers jours – Volet modes d’accueil (page 105) (Publication 21/09/20 )

LA QUALITÉ DES MODES D’ACCUEIL : UN ENJEU MAJEUR POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIO-ÉMOTIONNEL, PSYCHOMOTEUR ET COGNITIF DE L’ENFANT AINSI QUE LA LUTTE CONTRE LES INÉGALITÉS SOCIALES
LES ÉLÉMENTS À FAVORISER POUR RENFORCER LA QUALITÉ : L’ENCADREMENT PÉDAGOGIQUE, LA PRATIQUE DE LA RÉFÉRENCE, LA FORMATION DES PROFESSIONNELS

PROPOSITIONS
—L’application de la pratique de la référence qui permet une continuité des soins dispensés à l’enfant et contribue significativement à la qualité de l’accueil et à une relation de confiance enfant-parents-professionnels.
—Le respect d’un ratio de 5 enfants /adulte tous âges confondus, avec au moins 70% de professionnels diplômés (IDE, Puer, EJE, AP auprès des enfants).
— L’amélioration de la formation, la valorisation des personnels et l’encadrement travaillant dans les EAJE, mais aussi les assistants maternels :
• Valoriser la rémunération et investir fortement dans la formation initiale et continue de qualité des professionnels de la petite enfance exerçant dans les modes d’accueil collectifs et individuels,
• Assurer que la direction des structures EAJE soit assurée par des diplômés dans le champ de la petite enfance, à minima de niveau BAC + 3, avec minimum 3 ans d’expérience et ayant une formation en « direction de structure »,
•Garantir une surface intérieure de 7 m2 minimum par enfant dans les modes d’accueil partout en France et un accès quotidien à un espace extérieur …..

Que s’est-il passé ?
On est loin du compte!

Vous faites pire que Morano

Vous faites pire que Morano, c’est dire si cette réforme n’a rien à voir avec la qualité d’accueil. Et pourtant ce n’est pas comme si on n’en avait pas fait des propositions constructives. Mais non rien n’a été retenu. Ah mais oui comment faire de la qualité quand on n’y met pas les moyens, quand on ne soucie toujours pas des jeunes qui ne viennent plus dans cette filière, quand on ne revalorise pas les salaires, quand on explique que pour travailler dans la petite enfance ce n’est pas très grave de ne pas avoir des diplômes spécifiques, quand on ne remet toujours pas en cause le modèle de financement, quand on fait la part belle au privé lucratif où la rentabilité est le maître mot, quand on n’a toujours pas compris que les familles ne sont pas des clients mais des usagers etc etc. Vous aviez là l’occasion de faire une vraie réforme progressiste en faveur des enfants et des conditions de travail des pros, il n’en est rien. C’est bien dommage.

On est loin du compte!

Si la qualité était réellement au cœur de la réforme, il y aurait du personnel en nombre suffisant, des espaces intérieurs et extérieurs suffisamment grand pour que les enfants puissent expérimenter, s’exprimer, se mouvoir, le personnel serait formé et qualifié à 100%… On est loin du compte! En réalité les bébés sont entassés, les professionnels non reconnus, fatigués, épuisés, les arrêts maladie s’enchaînent et certains changent de métier tellement ils sont dégoûtés! Le gouvernement fait des effets d’annonce, lance de la poudre aux yeux mais ne met certainement pas les enfants au cœur des réflexions et des décisions!