problème de recrutement par bea

Bonjour
Nous peinons à recruter dans le secteur de la petite enfance sur l’agglomération nantaise ce qui met à mal nos fonctionnements.
Pas assez de professionnels formés pour le nombre de crèches.
De plus les professionnels se tournent vers des crèches ou les effectifs d’enfants sont moins importants, notamment les micro crèches, maison d’assitant(es) maternelles
La pression peut y être moins fortes car le remplissage vers lequel on nous amène dans les multi accueil rend les conditions de travail difficiles.

NON à une politique petite enfance de LOBBY par Renaud

Après une réforme de la formation et la dégradation des conditions de travail sur un secteur envahi par l’apparition des entreprises de crèches et des crèches d’entreprise (2010), je continue d’être effaré par l’écart entre le discourt des responsables politiques (A. Taquet) et la réalité de la politique petite enfance. Après le rapport 1000 premiers jours, sans compté sur le très bon rapport de S. Giampino, qui prône un engagement pour un accueil de qualité (prise en compte des besoins des enfants et des professionnels, taux d’encadrement adapté, formation en continue, réunion obligatoire (sans la présence des enfants !!), espace de travail adapté, éveil culturel nécessaire…) nous voyons arriver un décret qui va continuer à dégrader l’accueil et les conditions de vie des enfants et des professionnels… dominés par une culture du remplissage aberrant en désaccord profond avec les recommandations de tous ces rapports !

Directrice par Nathalie

Bonjour
Je vois mon équipe fatiguée, obligée de choisir entre les activités auprès d’enfants demandeurs et l’accompagnement d’enfants en manque de sécurité affective….. elles ne devraient pas avoir à choisir! Cela entraîne frustration fatigue et manque de patience. Le fait pour une professionnelle d’accompagner 8 jeunes enfants est déjà une maltraitante un total désaccord avec les résultats de l’étude des 1000 jours …… à quoi à servi cette étude? Vous avez juste retenu qu’il manque des places en EAJE et de professionnels alors vous y avez palliés en baissant la qualification et le m2 par enfant…. en dégradant l’accueil de l’avenir de la France l’accompagnement d’adultes en construction !
Messieurs quand votre chauffe eau tombe en panne vous ne demandez pas à toute la famille de se laver à l’eau froide ! Vous en profitez au contraire pour changer de chauffe eau en l’améliorant grâce aux nouvelles technologies ! Faites de même avec nous! Formez des professionnels et changez les taux d’encadrement .. 1 adulte pour 5 enfants ! Et une formation adaptée
Merci

Il n’y a plus de bienveillance , ni de bientraitance par Anonyme

Voila 3 ans que je fais ce fabuleux métier d’auxiliaire de puériculture. Mais les conditions de vies des enfants dans la crèche où je travaille sont lamentables ! Et je sais que d’autre crèches sont dans la même situation .
Les enfants que nous accueillons, jouent, mangent et dorment dans la même pièces ! Aucun espaces n’est dédié à l’endormissement , aux repas , ni aux activités. Nous accueillons 32 grands dans 3 salles minuscules, dont une , ne fait même pas 25m2 ! 25m2 est-ce légal pour accueillir 8 enfants ?! 8 enfants qui dorment , mangent et jouent dans la même pièce ! Mais ils nous diront que le couloir compte comme une pièce à vivre , qu’elle honte !
Sans compter se magnifique système d’inter-âge ( mélanger les bébés et les moyens ) . Certes c’est bien de mettre en place ce genre de choses car petits et grands apprennent des uns des autres , s’entraide, mais dans certaines structures ce n’est pas adapté, juste pour faire rentrer le plus d’enfants possible !
Un dortoir commun pour 2 sections , où on agglutine 18 bébés ! 18 bébés dans à peine 20m2 ! Et on parle de bien-être de l’enfant ! Où est le bien être de l’enfant , quand nous devons  passer des petits bébé de même pas 1 an sur des couchettes par manques de place . Quand nous devons dépêcher les enfants de manger , par ce que la salle que nous occupons sert de dortoir et qu’il faut vite faire le ménage. Quand nous ne pouvons pas faire découvrir de nouvelles activités car 8 enfants pour un atelier peinture c’est compliqué à gérer, donc nous ne faisons presque plus d’activités  . Quand les enfants petits et grands se retrouve au milieu des agents techniques qui nettoyer les tables et chaises , aux risques qu’un enfant court et chute dans le mouillé, ou ingère un produit . Bébés et moyens mangent et jouent dans la même pièce , aucuns moments de calme , toujours dans le bruit de l’arrivée au départ,  toujours sous vigilance +++ . Car bien évidement pas de séparation entre les 2 groupes . Les bébés peuvent aller grignoter le repas des grands et s’étouffer car il n’est pas en âge de manger des morceaux ! 5 bébés qui ont faim en même temps , mais nous n’avons que 2 bras pour donner un biberon , pendant que les 4 autres pleurent et réclament.  Nous forçons ces enfants à se dépêcher , nous ne les laissons pas le temps de découvrir, de grandir , de les laisser  jouer, de les accompagner convenablement dans leur développement. Nos sommes des Femmes , des Hommes  qui aimons notre métier , travailler avec les enfants est un bonheur. Mais quand nous risquons la sécurité , et que nous entrons dans la douce violence par de plus en plus de contraintes qui nous sont imposées  …
Nos enfants ont le droit d’être accueillis convenablement, dans des structures adaptées et pensées pour les enfants pour qu’ils puissent s’épanouir et grandir en toute sécurité, bientraitance et bienveillance !
Nos prenons par à l’éducation de futurs citoyens!
Nous ne sommes pas des usines ! Nous nous occupons de petits hommes , de petits êtres humains. Qui ne comprennent pas encore les problèmes des grands . Pensons à ses enfants , à leurs  avenir , à leurs  éducation, leurs bien être…
Pas de bébés à la consigne !!

Seule par EJE

Je suis seule ce jour là, seule avec 10 enfants de 2 ans mais nous sommes dans les normes, la directrice est dans son bureau. Jusqu’ici tout va bien…
Je suis seule ce jour là et les enfants doivent se rendre à la sieste, je dois les aider à se déshabiller, changer leur couche et ils sont 10 mais nous sommes dans les normes la directrice n’est pas loin. Jusqu’ici tout va bien…
Je suis seule et les enfants s’énervent, courent dans tous les sens. J’ai de l’expérience, je vais pouvoir gérer, je les encourage à se déshabiller seul mais c’est tellement plus amusant de monter sur les meubles ou de se cacher derrière les rideaux. Mais nous sommes dans les normes, la directrice est dans les locaux. Jusqu’ici tout va bien…
Je suis seule avec les enfants et ils s’impatientent, allez plus que 3 couches à changer…des cheveux tirés, des cris, des bousculades…mais je vais gérer, restons calme et soyons bienveillant qu’ils disent dans les livres, soit. Un câlin pour réconforter, une parole pour expliquer, une couche à la main, un jouet dans l’autre, un regard pour tous les 10 pour leur dire que je suis là, que je suis fatiguée mais que je suis là. Et nous sommes dans les normes, nous sommes deux dans les locaux. Jusqu’ici tout va bien…
Je suis seule avec les enfants, et aller à la sieste pour la première fois pour certains, c’est angoissant. Un enfant du côté gauche, l’autre du côté droit, les doudous dans les mains et un enfant bienheureux qui m’aide à ranger les paniers de la sieste. Mon cœur dit merci, ma tête me dit que ça aurait dû être un partage de tâche que j’aurai pu avoir avec ma collègue malade qui n’est pas remplacée car nous sommes dans les normes. Jusqu’ici tout va bien…
Jusqu’ici tout va bien? Mais jusqu’à quand? Combien de Burnout? Combien d’arrêt médicaux pour des blessures physiques: maux de dos, épaules… Combien de directrices/teurs qui ne peuvent plus se rendre sur le terrain car noyées sous les dossiers et les chiffres?
Combien d’enfants maltraités par ces situations ? Combien de professionnel(le)s bienveillant(e)s découragé(e)s qui changent de métier ou qui tout simplement baissent les bras et laissent faire?
La liste est longue… Les enfants en collectivité et les professionnels de la petite enfance ne font pas beaucoup de bruits et pourtant ils souffrent…
Nous, professionnel (le)s de la petite enfance, avançons et nous démenons depuis tant d’années même si les conditions de travail sont de pire en pire car nous savons que si nous ne sommes pas à 100 pour 100, c’est l’enfant qui en payera les conséquences. Nous souffrons en silence et nous regardons avec effroi ce qui est offert à ses enfants, les conséquences que cela va engendrer pour leur futur et nous croisons les doigts en nous disant qu’il y a la résilience et que peut-être ils pourront en bénéficier…
Mais que dire d’un pays qui maltraite ses enfants? Triste monde…

Et les enfants dans tout ça ? par MaoubéEJE

Travailler en tant qu’EJE était pour moi une véritable chance. Pouvoir exercer le métier que l’on veut c’est tout de même chouette non?
Seulement rien n’est aussi simple. Nos métiers qui n’ont jamais étaient reconnus se voient se faire détériorer année après année.
Nous avons déjà à composer avec des taux de remplissage qui n’ont pas de sens , le manque de personnel diplômé, les protocoles actuelles,…. je me demande souvent et les enfants dans tout ça ? Les études récentes nous permettent de comprendre de mieux en mieux les besoins et les possibilités des plus jeunes. On sait à quel point un enfant a besoin d’être rassuré réconforté contenu… comment bien accueillir et accompagner quand le personnel de crèche ne se sent pas écouté.
Il faut nous faire confiance! Nous avons l’expérience de terrain, nous connaissons nos missions et nous avons envie des les accomplir car nous savons à quel point la petite enfance est une période importante dans la construction de la vie. Nous voulons être des jardiniers. Ceux qui sème des graines pour que plus tard les récoltes soient abondantes. Mais si on nous donne que du béton nous aurons beau semer nous ne récolterons jamais rien ! Donnez nous de la terre pour semer nos graines!!!!!

Un terrain qui s’enlise… par Pouiky

Nous travaillons en terrain glissant…pas de bain de boue pour nous, juste des coups de pelle!
Tellement fatigués si vous saviez, de penser l’enfant, son développement, sa construction, sa famille…mais que personne au-dessus ne pense que l’on puisse avoir un avis avisé…
Des politiques qui pensent économie immédiate mais ne voient pas plus loin que le bout de leur nez… Ils nous demandent de nous adapter à leurs incohérences, incompétents qu’ils sont au sujet de l’humain ! Ils veulent des vitrines à la place de projets, ils veulent gagner de l’argent sur le bien-être des petits, futurs grands…
Et nous, de nous battre, de crier au secours, de nous voir sous-estimés, voire nos expertises ignorées par des politiques et des administratifs !
Pause est prise pour ma part, et je revis ma profession, toujours l’enfance dans mon 💛 de métier mais cette fois-ci, le terreau est fertile… Moi qui finissais par ne plus savoir qui j’étais, à qui les hauts-placés avaient insidieusement fait ingérer le poison de la dévalorisation …moi je retrouve des possibles!
Mon seul regret, c’est ce sentiment d’effondrement du monde des tout-petits. C’est si précieux un enfant! Pour longtemps, je vous en voudrai pour tout ça, mesdames, messieurs les technocrates…
Mais restons convaincus, sur le chemin, même si l’on tente sans merci de nous pousser dans le fossé!
Force et courage mes collègues !
Et parents, ouvrez vos yeux!

aidons les personnels de la petite enfance par elsa

ma fille est gardée dans une crèche depuis ses premiers mois, elle en sortira avec l’apprentissage de la parole, de ses premiers pas, ses premiers pleurs et ses fous rires ! Bref grâce au travail incroyable des professionnels ma fille grandie en confiance. Il est inimaginable comme l’annonce les futures réformes qu’elle se retrouve seule face à ses pleurs, car « on est occupé » ou « on ne l’entend pas » personne ne peut garder 8enfants seuls je vous mets au défis d’essayer 1h seulement pour vous rendre compte de la catastrophe.

Remplir, remplir, remplir… Et l’Humain dans tout ça ???!!!!!! par krys-a-lyde

Je suis Educatrice de Jeunes Enfants depuis décembre 2006. J’ai travaillé en multi-accueil pendant 10 ans.
J’ai vu la qualité d’accueil des enfants et des familles se détériorer au fil des années. Quand j’ai commencé à travailler, chaque absence était remplacée dans la journée ou dès le lendemain par des personnes récurrentes et les remplacements se faisaient en fonction du diplôme de la personne absente. Ensuite, seules les absences de plus d’une semaine étaient remplacées. Puis, le remplacement se faisait à partir de 15 jours d’absence. Les remplacements se sont progressivement fait non en fonction du diplôme de la personne absente mais en fonction des personnes disponibles. Les taux d’encadrement étaient parfois à peine respectés voire plus respectés.

Il a aussi fallu se mettre à remplir coûte que coûte pour atteindre les objectifs de la CAF qui subventionne les modes d’accueil en France. Car il faut savoir que sans les subventions de la CAF, un mode d’accueil ne peut pas fonctionner ! Faire toujours plus avec toujours moins ( professionel.les, financements, budget de fonctionnement et d’investissement) !!!
Moins de professionnel.les diplômé.es, moins de remplacements lors d’absence (qu’elles soient pour maladies ordinaires, longue maladie, formation, congés, …). Les remplaçant.es et les professionnel.les sont balloté.es de structures en structures pour ne surtout pas fermer une structure s’il manque du personnel.
Ceci induit un manque de cohérence éducative, de suivi des enfants et des parents ; un épuisement des professionnel.les ; une fuite des professionnel.les vers le libéral ou vers une reconversion ; une détérioration de l’accueil et de l’accompagnement proposé aux enfants et aux parents ; …
Il est désespérant de voir que ce gouvernement décide de ne pas entendre, écouter les professionnel.les, les parents et les citoyen.nes qui s’inquiètent du devenir des futurs adultes que sont les enfants d’aujourd’hui. Il est invraisemblable qu’il est si peu d’intérêt pour les ENFANTS !!!!!

Burn out par ASH

Après 2 ans passé en tant qu’adjointe d’une crèche de 60 berceaux le voilà confronter à la dépression, au burn out. Le contexte : une section de 4 AP, 2 en arrêt maladie soudain et long, 1 AP relais de crèche en arrêt maladie long également. Les autres section à flux tendue, et la directrice en arrêt long aussi pendant près de de 3 mois. Moi seule sans secrétaire également. Je fais des journées à rallonges, 7h-18h parfois, devant faire face à tout cela, en section, au téléphone, au bureau, auprès des familles enfants…seule pendant 2 mois. Puis je craqué, des idées noires, une envie de ne plus y remettre les pieds…une hiérarchie absente…6 semaines d’arrêt prescrit par le psychiatre. Puis un retour pour 15 mois et un départ vers de meilleurs horizon. Je n’oublie pas. Je n’y retournerai pas.