Toujours plus…avec le moins possible par Eje invisible

Directrice d’un multi-accueil d’entreprise depuis plusieurs années, je constate une dégradation des conditions de travail des professionnels de crèche. Accueillir en surnombre tous les jours, même pendant les vacances scolaires alors qu’on me refuse les remplacements de mes professionnelles en congé, faire débuter 4 adaptations en même temps, sans même imaginer le travail que cela représente pour l’équipe et le manque de disponibilité pour les enfants, tout cela fait notre quotidien.
Bien sûr, en parallèle, on nous demande l’excellence de l’accueil et une qualité irréprochable dans nos pratiques, ce avec quoi je suis évidemment en accord.
Équipe fatiguée, directrice qui doit assurer performance financière, qualité d’accueil, sécurité sans faille, et remplacements des collègues absentes…et pour des salaires qui frisent le ridicule : 1340€ pour une EJE sans ancienneté dans l’entreprise, à peine 1400€ pour l’infirmière relais de direction, smic à vie pour les Auxiliaires petite enfance et à peine plus pour les Auxiliaires de puériculture. Et la directrice ne touchera que 1900€ alors qu’elle a la responsabilité d’une trentaine d’enfants tous les jours et fera entre 40 et 50h de travail par semaine.
Je suis blasée de voir que cette société et ses gouvernements successifs se fichent complètement de tout notre secteur. Demandez-vous combien de fois le secteur de la petite enfance a été mentionné par le gouvernement ou par les médias tout au long de la crise sanitaire…cela en dit long sur leur considération pour nous et notre rôle pourtant essentiel dans la société en devenir.