Trop de charge de travail par Anais

Je travaille en ma où nous accueillons 22 enfants dont enfants handicapés, dans la même pièce.
Nous avons en plus à notre charge, toute la gestion du linge, de la vaisselle , des jouets et tout le nettoyage de  structure à part les sols.
Autant dire que nous n’avons pas le temps de parer à la sécurité affective de chaque enfant. Nous travaillons dans l’urgence et le stress.
Cela génère beaucoup d’agressivité entre les enfants…

Ras le bol par Jodie

Bonjour,
Agent petit enfance de puis 10 ans je vois le corps de métier se dégrader de plus en plus.
L’enfant est un objet tout comme les professionnelles .
Aucune revalorisation du personnel
Ce qui compte c’est remplir les crèches pour plus de bénéfices mais nous n’en voyons pas la couleur bien sur.
Des enfants qui sont souvent en jeux libres par manque et personnels et du coup 
nous devons être partout à la fois … d’autant plus avec la crise sanitaire où  la désinfection passe avant le bien être de l’enfant … 
nous sommes 1/6 bébé et 1/7 moyens et 1/8 chez les grands c’est l’usine rien de plus 🤬
On nous prône la bienveillance dans les projets pédagogiques mais où est cette bienveillance quand nous travaillons dans ces conditions
Mon boulot est ma passion mais au fil du temps je me pose la question de … vais pouvoir continuer comme ça encore longtemps …
Nous ne sommes pas écoutez entendus

😞

Eje par Chris

Une maltraitance hiérarchique qui préfère zapper le bien être de l’enfant pour faire plaisir aux parents et une absence de soutien de ces équipes.

Fatigués par Ben

Bonjour,
je pense parler ici en mon nom et pour porter aussi la voix de tous.tes les collègues de ma structure et d’ailleurs nous sommes fatigué.es.
Fatigué.es des protocoles qui changent sans arrêt et qui sont sans queues ni tête.
Fatigué.es de les appliquer et de devoir nettoyer tout sans arrêt au détriment de la qualité d’accueil des enfants et des familles.
Fatigué.es de ne pas êtres écoutées  et entendues notamment au sujet de la réforme.
Fatigué.es d’êtres prévenu.es à la dernière minute que nous fermons dans deux jours voir le lendemain ! Oui parce que personnellement je suis en Moselle et le vendredi était férié donc il a fallut tout boucler en une journée ne pas laisser de linge sale etc tout en accueillant les enfants évidement…

L’usine à bébé par Cath

Je n’ai jamais été très attirée par le fait de témoigner probablement parce que auparavant je n’étais pas pieds et poings liés à une structure.
De 60 places… Aujourd’hui alors que je suis au début de ma carrière ( 4 ans seulement) je me sens complètement dépassé par les attentes démesurés et incohérentes de ma hiérarchie… Je suis adjointe et avec la directrice nous subissons des pressions monstres avant le passage de notre président sur la crèche. A sa dernière visite, ce monsieur fort irrespectueux s’est arrêté sur des détails de ménage (traces sur les vitres…) Étiquetage… Rangements parce que… oui mon dieu il y avait une boîte  » à bordel de jeux » …
Quand on a un groupe de 32 enfants, c’est effectivement pas toujours la priorité… Je ne vois plus les enfants. Le personnel est sous-tension et mobilisés à faire des actions inutiles pour les enfants alors qu’il y a plein de projets à l’abandon…
Des arrêts maladies à la pelle…
A quand des direction et gestionnaires professionnels de la petite enfance?
A quand un critère de bientraitance?
Quand est-ce qu’on lâche les chiffres pour  » élever » vraiment les enfants ?

Fin du covid fin de ce poste pour moi le monde de la petite enfance devient fou…

Comme des sardines par Petits pas

Les pièces dédiées aux enfants sont trop petites et les enfants ont encore plus besoin de bouger d’expérimenter de découvrir leur corps de défier les règles d’exister en tant qu’individu. Ils sont plus programmés pour vivre en groupe. Et nous nous leur offrons de moins en moins de place et de moins en moins de professionnelles formées pour les accueillir. Et en plus il faut que ce même personnel fasse aussi de la parentalité avec des parents de moins en moins éducateur de petit d’homme qui vont vivre en société…..
C’est dur d avoir l’impression chaque fin de journée d’avoir nagé en gardant la tête hors de l’eau.
Bien accompagner les enfants avec bienveillance.
Appliquer les protocoles.
Travailler en équipe avec respect et non jugement.
Etre à l écoute et professionnelle envers les parents.
Rentrer dans les clous des chiffres pour la CAF…

Épuisant car pas assez te temps pour tout…. et en plus de cela sans écouter trop cher au gestionnaire car le public concerné ne vote encore pas et ne pose pas de problème majeur à la société.

Mais pour finir, je continue car je suis convaincue de mon travail auprès des enfants même si je pense à faire autre chose.

Directrice EAJE par Kouka

J’ai pris la direction d’un multi accueil en 2018 .
Une gestion catastrophique, des arrêts maladie sans cesse. Une équipe épuisée qui ne pouvait plus être dans la bienveillance auprès des enfants ni auprès des autres professionnelles.
En 2 ans, 3 démissions…. C’est terrible.
Les locaux ont été rénovés en 2014 et ils sont déjà délabrés, des velux qui fuient, une salle sans chauffage, un extérieur en goudron et gravier où les enfants se blessent constamment.

Je ne comprends pas cette réforme qui met en danger les enfants.

Triste bilan par EJE78

EJE depuis 1983, c’est avec beaucoup de tristesse qu’après avoir vu une belle évolution dans les EAJE, je vois et constate aujourd’hui un rétropédalage inquiétant. Les familles aujourd’hui ont besoin de beaucoup de soutien et d’écoute. Beaucoup sont en difficultés avec des enfants qui dorment mal, des comportements difficiles ou avec des enfants porteurs de troubles. Nous professionnels, voyons les politiques nous demander des chiffres, de la rentabilité mais nous parlons d’enfants, de très jeunes enfants qui ont juste besoin de soins, de jouer avec des professionnels bienveillants, bien formés et compétents pour répondre à leurs besoins. Les professionnels ont eux aussi des besoins : être reconnus, valorisés, formés et de travailler dans un cadre serein et bienveillant. Les rapports défilent Giampino, 1000 jours, pour ne parler que des derniers. Ces rapports nous font espérer et quelle déception quand les textes sortent ou à chaque fois ce sont de nouvelles contraintes et restrictions ! Le service public se meurt, trop onéreux paraît-il et les structures au sein de groupes privés se multiplient et font du profit sur le dos de nos enfants sans respecter leurs salariés.
Alors oui, je suis triste, dépitée de bientôt partir sans avoir réussi à faire comprendre l’intérêt des jeunes enfants, des professionnels et du service public. Inquiète pour les futurs générations et pour cette profession que j’ai tant aimé, que j’ai été si fière d’exercer et que j’ai maintenant hâte de quitter !

Plus d’enfants … mais pas plus de personnel … par Claire

Nous remplissons nos structures, nous multiplions les adaptations, nous organisons notre façon de travailler en fonction des arrivées d’enfants, nous revoyons nos façons de travailler par la même occasion. Par contre, nous ne sommes pas remplacés lors d’absence ponctuelle et devons pallier à ces absences sans que les enfants en pâtissent (même si c’est malheureusement inévitable par moment). On aimerait avoir plus de bras pour calmer ces nouveaux bébés qui arrivent en cours d’année, être plus disponible aussi pour eux mais quand il faut aussi s’occuper de certaines tâches « techniques  » comme le linge ou le nettoyage des tables… oui, il faut accueillir des enfants pour permettre aux familles de travailler mais il faut pouvoir les accueillir dans de bonnes conditions et non sans conséquence dramatique pour les professionnels car le burn-out professionnel est de plus en plus présent dans notre profession !

Burn-out par Nadège

Auxiliaire de puericulture depuis 15ans . J’ai choisi de travailler auprès d’enfants dans le but de les accompagner dans les meilleures conditions possible.
J’ai donné de ma personne car oui dans le social, on oublie souvent mais on a un travail physique ET psychique.
Savoir s’adapter à chaque enfant, chaque parent, l’équipe, les intervenants extérieurs n’est pas une chose facile.
Au début, j’étais dans la découverte. Nous avions même le temps pour faire les réunions, accueillant même les enfants porteurs d’handicap.
J’ai tellement appris de cette mixité professionnelle et une rencontre avec une EJE m’a donné envie d’aller plus loin dans ma formation.
Hélas, les conditions de travail se sont dégradées progressivement. La crèche ou je travaillais à cette époque était très mal construite et les jeux pas renouvelés. Comment tu veux gérer un groupe de 24 moyens pour 3 pros dans la même pièce ?
Ok. C’est un pro pour 8 mais nous sommes pas 3 d’ouverture à la fermeture!!
Il m’est arrivé d’accueillir 13 moyens toute seule et on me disait d’appeler la directrice (qui était un étage en-dessous) si besoin.
Comment trouver le temps même de téléphoner quand ils arrivent tous en même temps?
Comment répondre à leurs besoins sans jeux et sans moyens?
Nous étions créatives, obligées sinon les enfants n’avaient rien mis à part le coloriage….nous avions les cartons de couches, bouchons de lait, rouleau de papier toilette etc
Pour une personne qui connait le métier, je vous laisse imaginer le bruit des enfants qui tournent en rond dans une pièce.
Le bruit m’était insupportable. Migraines au moins 2 fois par semaine.
Je m’en voulais tellement de ne pas faire un travail correct.
Je m’en voulais aussi de ne rien savoir de ce que leur enfant avait fait de la journée.
Nous étions tellement dans le speed : accueillir, proposer le peu de jeux que nous avions, changer les couches, repas à 11h, faire le ménage après le repas, déshabiller pour la sieste, les mettre au lit, commencer les pauses, retour de pause, fait un réveil échelonné, habillage, goûter, premier départ de la pro du matin, 2 pro pour plus de 20 enfants qui partent jusqu’à 19h. Faire le ménage si possible car il était hors de question de rester 5min de plus après ses journées très compliquées.
Je rentrais chez moi et mon corps me lâchait. 21h au lit et on recommence!

Aujourd’hui, je suis en reconversion car après un burn-out total avec prise d’antidépresseurs et un suivi psychologique, j’ai décidé de quitter ce beau métier pour aller faire autre chose qui ne sera pas dans le social.
J’ai assez donné et mon corps en a souffert.
Merci de m’avoir lu.