Burn-out par Nadège

Auxiliaire de puericulture depuis 15ans . J’ai choisi de travailler auprès d’enfants dans le but de les accompagner dans les meilleures conditions possible.
J’ai donné de ma personne car oui dans le social, on oublie souvent mais on a un travail physique ET psychique.
Savoir s’adapter à chaque enfant, chaque parent, l’équipe, les intervenants extérieurs n’est pas une chose facile.
Au début, j’étais dans la découverte. Nous avions même le temps pour faire les réunions, accueillant même les enfants porteurs d’handicap.
J’ai tellement appris de cette mixité professionnelle et une rencontre avec une EJE m’a donné envie d’aller plus loin dans ma formation.
Hélas, les conditions de travail se sont dégradées progressivement. La crèche ou je travaillais à cette époque était très mal construite et les jeux pas renouvelés. Comment tu veux gérer un groupe de 24 moyens pour 3 pros dans la même pièce ?
Ok. C’est un pro pour 8 mais nous sommes pas 3 d’ouverture à la fermeture!!
Il m’est arrivé d’accueillir 13 moyens toute seule et on me disait d’appeler la directrice (qui était un étage en-dessous) si besoin.
Comment trouver le temps même de téléphoner quand ils arrivent tous en même temps?
Comment répondre à leurs besoins sans jeux et sans moyens?
Nous étions créatives, obligées sinon les enfants n’avaient rien mis à part le coloriage….nous avions les cartons de couches, bouchons de lait, rouleau de papier toilette etc
Pour une personne qui connait le métier, je vous laisse imaginer le bruit des enfants qui tournent en rond dans une pièce.
Le bruit m’était insupportable. Migraines au moins 2 fois par semaine.
Je m’en voulais tellement de ne pas faire un travail correct.
Je m’en voulais aussi de ne rien savoir de ce que leur enfant avait fait de la journée.
Nous étions tellement dans le speed : accueillir, proposer le peu de jeux que nous avions, changer les couches, repas à 11h, faire le ménage après le repas, déshabiller pour la sieste, les mettre au lit, commencer les pauses, retour de pause, fait un réveil échelonné, habillage, goûter, premier départ de la pro du matin, 2 pro pour plus de 20 enfants qui partent jusqu’à 19h. Faire le ménage si possible car il était hors de question de rester 5min de plus après ses journées très compliquées.
Je rentrais chez moi et mon corps me lâchait. 21h au lit et on recommence!

Aujourd’hui, je suis en reconversion car après un burn-out total avec prise d’antidépresseurs et un suivi psychologique, j’ai décidé de quitter ce beau métier pour aller faire autre chose qui ne sera pas dans le social.
J’ai assez donné et mon corps en a souffert.
Merci de m’avoir lu.