Un début en tant qu’Eje désastreux par Billie.B

J’ai commencé ma carrière d’Educ en septembre.
Je suis déjà épuisée. J’ai perdu confiance en moi, culpabilisée parce que je ne pouvais faire mon travail comme je l’entendais (dans la bienveillance). Lors des accueils des parents, je dois sortir de la salle et laisser ma collègue seule avec le groupe pour essayer de répondre « rapidement » aux inquiétudes et questionnements des parents. Je dois être disponible pour les enfants/ les pros/ pour faire le ménage/ gérer les planning/ appeler d’autres parents pour remplir en cas d’absence. Je dois monter des projets et les mettre en place.

Quoi?! Vous n’avez toujours pas commencé ce projet?!
Excusez-moi d’essayer dans un 1er temps d’harmoniser l’organisation de ma section.
Quoi?! S. ne vous en a pas parlé?! On voit que vous avez des problèmes de communication entre vous!
Excusez-moi de ne pas avoir assez de réunions de section, excusez-moi de ne pas vouloir passer ma journée à parler à mes collègues au dessus de la tête des enfants.
Quoi?! Vous n’avez pas pris le temps de noter des observations dans le cahier de transmission?!
Excusez-moi d’avoir été présente pour gérer des conflits, changer C. qui, en pleine acquisition de la propreté, est arrivé trop tard aux toilettes, d’avoir pris 10min pour tenter de canaliser et calmer M. qui a déchargé sa colère et qui a passé 5min à tenter de me taper et de me mordre.

Excusez moi de perdre patiente et de m’énerver quand j’essaye de reprendre un enfant calmement et en verbalisant alors qu’il vient de se mettre en danger et que sa réaction est de me cracher au visage.

Excusez-moi de tenter d’accorder un peu de temps individuel a chacun dans ce collectif.

Excusez-moi de ne pas être crédible devant ma direction qui remet en question et critique toutes mes réflexions et initiatives : « c’est votre point de vue, cela ne veut pas dire que c’est vrai ».

Je vais m’arrêter là même si j’aurais encore une dizaine d’exemples à vous donner.

Je fais peut-être mal mon métier. En tout cas, malgré toute ma bonne volonté, je suis épuisée. J’ai perdu confiance en moi, culpabilisé mais je n’ai pas à me plaindre car enfin… c’est plaisant et simple de garder des enfants.