Absentéisme et non-remplacement par Bénédicte

Lundi matin, 7h30. Je suis d’ouverture, je regarde le planning des enfants : 22 prévus.  Sur 6 collègues auprès du groupe, 3 sont en arrêt, 1 est en cuisine à remplacer la collègue arrêtée et une autre arrive à 10h.
Cela fait déjà 3 semaines que chacune notre tour nous compensons pour faire au mieux pour les enfants et leur famille. 3 semaines qu’on a un rythme métro-boulot-dodo, au détriment de nos conjoints et enfants.
3 semaines que, chacune notre tour, tirons sur la corde, dans le but de préserver tant bien que mal un accueil de qualité, pour ne pas laisser les collègues dans la panade.
Ce lundi-là, j’installe, j’accueille parents et enfants, je console les chagrins, veille à la sécurité de chacun, je change les couches. Ma collègue lâche les tâches en cuisine et viens me prêter main forte. À 8h30, j’appelle la RH, qui me dit faire de son mieux et me souhaite bon courage. Puis je contacte la responsable de secteur, qui me dit que 2 intérimaires vont arriver à 8h et 9h. Ah, ben, non, celle de 8h n’est pas là ! Et celle de 9h est prévue chez les bébés… Je m’entends dire que la personne prévue chez les bébés doit venir sur le groupe, que je dois contacter la collègue de 10h pour qu’elle vienne plus tôt . Lorsque je suggère que l’on demande aux parents ne travaillant pas de garder leur enfant, je m’entends répondre textuellement : « vous êtes en nombre (3), vous acceptez tous les enfants. Je n’ai pas d’arguments pour expliquer aux parents que l’on refuse leur enfant. À chacune de faire des efforts et faire preuve de conscience professionnelle ».
Ma démission était déjà donnée, sinon la responsable l’aurait eue le lendemain.
Je ne supporte pas cette politique de remplissage au détriment de la qualité d’accueil. Ça en devient du gardiennage.