A l’heure du goûter, qui goûtera le 1er ? par Fanny

Je suis auxiliaire de puériculture depuis 9 ans et ce soir encore une fois, je rentre de ma journée de travail et je m’effondre.
Fatiguée, à bout de nerf, révoltée, d’avoir entendu pleurer, hurler toute la journée…
J’aime m’occuper et accompagner ces petits être à en devenir mais les conditions actuelles me dégoutent.
1 adultes pour 5 enfants qui ne marchent pas
1 pour 8 qui marchent, irréalisable !

Comment est ce possible ?
Comment doit on faire ?
Comment doit on procéder ?


J’aimerai qu’on me donne la solution magique. Quand il est 15h30 que ces enfants ont tous faim, qu’ils ont très peu dormi car gêné par les pleurs des autres enfants ils n’ont pas réussi à s’endormir, et sont donc sur les nerfs.
Que ça hurle, à qui goutera le 1er ?
Benjamin prendra son biberon dans les hurlements des autres puis dès qu’il aura fini, sans même pouvoir profiter d’un moment calme avec l’adulte, il sera posé immédiatement au sol en pleurs bien évidement car trop rapide pour lui mais il faut enchainer avec le prochain.
Quand Camille est fatigué mais qu’il a besoin d’une présence pour s’endormir, que Syli a fait une selle, que Tiago doit prendre son biberon et que Hermès pleure car sa maman lui manque simplement ?
Je n’ai pas à ma connaissance 8 bras pour pouvoir répondre à leurs besoins, alors on fait quoi ? On laisse pleurer ?!
Je suis écœurée de mon métier, écœurée d’entendre des enfants se mettre dans des états pas possible car il n’y a pas assez d’adultes pour s’occuper d’eux, pour pouvoir les accompagner avec bienveillance dans leurs apprentissages quotidiens pourtant si important.
On sait qu’un bébé qui pleure longuement grille ses neurones… Et du coup, que fait-on ? RIEN.
Beaucoup d’avancées ont été faites, sur comment accompagner un enfant, comment s’adresser à lui, comment l’aider à grandir en toute sécurité.
Pourtant dans nos quotidiens nous sommes à des années lumières de tout cela.