J’ai mal à ma crèche par FutureEJE

Voilà maintenant deux ans que les enfants n’ont pas vu notre visage en entier. Mais … on s’est adapté.
Deux ans aussi, qu’on nous demande tous les soirs la désinfection des jeux durant le temps d’accueil des enfants. Mais … on s’est adapté.
Deux ans aussi, où tous les moments conviviaux et les aurevoirs de fin d’année ne se font plus. Mais avec déception et tristesse … on s’est adapté.
Deux ans aussi, sans proposition d’ateliers avec les familles pour leur faire découvrir notre savoir-faire. Mais … on s’est adapté. 
Deux ans aussi, que j’observe des équipes inquiètent pour les familles, les enfants et leurs proches. Mais on continue et on s’est adapté.
Deux ans aussi, qu’on met tout en œuvre pour donner le sourire, la joie aux enfants. Mais on fatigue
Deux ans aussi, où nous devons être vigilantes au moindre symptôme pour VOUS et NOUS protéger. Mais parfois vous pensez que c’est pour vous ennuyer. On s’en serait bien passé aussi. Croyez moi.
Mais aujourd’hui, sous le prétexte que le dernier variant est moins dangereux, vous nous envoyez dans d’autres lieux d’accueil pour soutenir d’autres structures. Que faites-vous de notre protection ? Que devons-nous dire aux familles en face de nous, lorsque nous sommes toutes des professionnelles étrangères à la structure. Où est la bienveillance envers ce jeune enfant, en pleine construction dont nous avons pour mission de garantir sa sécurité affective ? Où est-elle ? Elle s’est perdue ?
Je suis triste de devoir vivre ces tristes moments, mais la coupe est pleine. Où est la solidarité du début de cette crise ? Vous, familles accueillies, ravies du travail pédagogique des équipes connaissez-vous les conditions actuelles de l’accueil de vos enfants ?  Il est temps de faire bouger cette situation et stopper l’hémorragie. 
Pour cela, partagez la situation actuelle des EAJE, faites reconnaitre notre savoir-faire, nos compétences et notre lassitude à devoir sans cesse bricoler avec les moyens du bord.
Les enfants sont le futur et le devenir. Trouvons ensemble des solutions pour qu’ils s’épanouissent, sourient, car c’est bien là, ma vocation, ma raison de me lever le matin et ma manière d’être utile à ce monde. J’ai de l’espoir, je veux y croire encore.